Le cyberdeath – ou death industriel, appelez-le comme bon vous semble – serait-il en passe de devenir une spécialité aborigène ? Toujours est-il que The Amenta (originaire de Sydney) réhausse un peu le débat initié par les très prolifiques et non moins pénibles The Berzerker au début des années 2000.

Si la cacophonie assumée du groupe doit tout autant au bruit blanc et aux rafales de grosses caisses bloquées dans le rouge que celles de ses compatriotes, tout du moins on y distingue régulièrement quelques velléités plus atmosphériques voire ambiantes (l'énorme « Skin », ou encore le très réussi « Slave »), et la notion de riff semble tout de même ne pas avoir été trop mise à mal. Une fois passés les quatre titres d'ouverture qui font dans le laminage intensif, les morceaux plus aérés qui suivent (toutes proportions gardées) s'avèrent fort réussis et dispensent une vision de la brutalité musicale réellement originale. En effet, on ne sent pas à proprement parler de « formule » dans la mixture du collectif, mais plutôt une sorte de démarche artistique où se mèlent avec froideur le death, le black, l'indus, le noise, et parfois même une touche goth (non, rien à voir avec The 69 Eyes, retenez les groupies).

Considéré à la sortie de son premier album « Occasus » en 2004 comme une version black metal du Fear Factory des débuts, The Amenta creuse dans ce sens en y ajoutant une bonne dose d'expérimentation, et possède de nombreuses pistes afin de devenir une des références du genre. Ce ne sera déjà pas si mal, d'autres s'y sont cassé les dents avant eux.

Même si la lobotomie à la cuillère rouillée s'avère probablement plus douloureuse, « nOn » assure tout de même à l'auditeur un voyage particulièrement éprouvant, noir et glacial. On imagine déjà la punch line que Stephen King aurait pu lui pondre : « 49 minutes coincé dans une machine outil possédée, en plein milieu d'une gigantesque usine désaffectée, ça vous branche ? ». A découvrir !




Rédigé par : Goat Of Rahahaaz | 15/20 | Nb de lectures : 11519