Ça faisait un sacré bout de temps que Listenable ne nous avait pas infligé la vision d’un groupe adepte du rimmel et du mascara. Même si je sais d’expérience que l’habit est loin de faire le moine, j’ai craint le pire à la vue de la dégaine des membres de THE AMENTA, tout en simili sky et en maquillage waterproof.
En fait de sky, c’est plutôt de peaux de kangourous dont il s’agirait vu que ce nouveau groupe, semblant surgi de nulle part, nous arrive en fait de la lointaine Australie. Loin des sempiternels groupes des antipodes qui nous rabâchent leur « war metal » gavant, THE AMENTA frappe un grand coup tant par son allure grotesque que par un premier album à la hauteur de ses prétentions.
THE AMENTA a choisi d’abattre les cloisonnements contraignants du métal extrême pour élaborer une musique futuriste voire avant-gardiste. Tout au long d’« Occasus » le groupe tutoie divers clivages métalliques sans s’accrocher réellement à l’un d’entre eux. THE AMENTA conjugue parfaitement des accélérations, véritables décharges d’adrénaline, et des accalmies hypnotiques angoissantes. Ce mélange subtil de death, de black, de dark acoquiné avec des sonorités électroniques et indus, confère à ces dix titres une identité à la fois originale et familière car en définitive tout le monde y trouve son compte. Des nappes de synthé achèvent d’instaurer une atmosphère de confinement claustrophobique.
THE AMENTA se complaît dans des ambiances pesantes, sombres et moites ; de celles qui rendent la déglutition difficile, la respiration pénible. Un remugle malsain plane sur « Occasus » pour peu qu’on décide de s’immerger dans son univers. « Occasus » est un hymne à la décadence organique, à l’insalubrité. Servi par une production miraculeuse signée Lachlan Mitchell (NAZXUL) ce disque sait faire preuve de lyrisme, d’une mise en scène qui conviendrait à la bande originale de certains films fantastiques ou de science-fiction, entre « Hellraiser » et « Aliens ».
Vu l’anémie d’informations filtrant sur le net au sujet des esprits déliquescents qui sont à l’origine de « Occasus » difficile de savoir qui se cache derrière THE AMENTA et ce n’est pas la couche de maquillage dont ils se tartinent qui facilite les choses. Pourtant, il semblerait qu’un certain d’Astennu alias Jamie Stinson (DIMMU BORGIR, THE KOVENANT)et que Dave Haley (PSYCROPTIC) soient du lot.
Si vous êtes à la recherche de nouvelles expériences ou de territoires de l’angoisse et que les sonorités synthétiques ne vous répugnent pas, THE AMENTA pourrait bien faire votre affaire.


Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 10000