Les fans doivent trépigner, mais le fait est là, THE AMENTA est un groupe qui prend son temps. Révélé dès son premier album Occasus (2004), avec une deuxième couche grâce à sa réédition en 2007, le groupe australien pris en main par Listenable a pris pour habitude d’être discret et de se faire désirer. Notamment de par le trip « cagoules et discours mystique » adopté pour l’excellent n0n, sorti 4 ans après son prédécesseur. Même si le groupe a fait évoluer son apparat et son line-up depuis, il n’a pas accéléré la cadence. Le prochain album du groupe, Flesh Is Heir, n’est pour l’instant prévu que pour mars 2013, et encore rien n’est définitivement fixé pour le moment. Pour nous faire patienter, le groupe a néanmoins décidé de sortir un EP intitulé Chokehold. Deuxième sortie plus « mineure » après la compilation V01D sortie en 2011, qui présentait le nouveau chanteur du groupe par le biais de quelques inédits, réenregistrements et remixes, compilation par ailleurs disponible dans le blog du Legal Download de VS. Après cette sortie plutôt intéressante, voici donc un nouvel EP 5 titres encore une fois non dénué d’intérêt, même si on préfèrerait avoir plus vite le nouvel album entre les feuilles.

Si les inédits de V01D laissaient penser que le groupe allait prendre une direction avec des ambiances plus apocalyptiques, Chokehold propose une vision encore différente de l’art industriel de THE AMENTA. Et pour le coup, les Australiens reviendraient presque vers un Metal-Indus plus puriste. L’influence sonore et esthétique revendiquée est celle de GODFLESH et plus particulièrement l’album culte Streetcleaner (1989). C’est ainsi que THE AMENTA nous livre une cover fantastique et très aboutie de "Christbait Rising", qui rend un parfait hommage à l’œuvre bruitiste de Justin K. Broadrick, avec la patte THE AMENTA bien entendu. Le morceau-titre de l’EP précédant cette reprise et donc dans cette lignée, un morceau écrasant et noisy de Metal-Indus implacable qui fonctionne à merveille. Mais à mon avis, THE AMENTA aurait pu en rester au format single-hommage-à-GODFLESH, car les 3 titres restants de l’EP font plus remplissage qu’autre chose, surtout que cet EP est uniquement disponible au format digital. Nous avons donc deux morceaux Live enregistrés en 2011 à Melbourne lors de la tournée V01D, "Sekem" (issu de Occasus) et "Vermin" (issu de n0n). La prise de son n’est pas mirobolante, et le chant de Cain Cressall est un peu irritant, alors que je le trouve très bon en studio (pour moi c’est même le meilleur chanteur que THE AMENTA ait eu), et l’interprétation en Live n’apporte pas de vrai plus. Reste alors un remix du morceau "V01D", en version moins épique que l’originale et plus bruitiste pour coller à l’esprit de l’EP, qui est appréciable en développant une ambiance différente, mais qui est également sans plus.

Bref, vous l’aurez compris, Chokehold vaut surtout le détour pour ses 2 premiers morceaux, qui présentent un Metal-Indus très lourd mené de main de maître. Le reste n’est que des bonus de fan. Reste maintenant à savoir si l’hommage au « True » Metal-Indus est juste cantonné à cet EP ou est annonciateur de l’ambiance du prochain album. Le groupe donne des précisions à ce sujet, annonçant que Flesh Is Heir serait plus centré sur les guitares mais garderait tous les éléments « synonymes » à THE AMENTA, tout en ajoutant des nouveautés comme des violons noisy, des percussions, un orchestre et des chœurs, ce qui donnerait un album tout à fait unique… prometteur, sachant également que le groupe ne veut pas sortir des « produits » mais insister sur l’Art. THE AMENTA n’a pas fini de faire parler de lui et on attend ça avec impatience. En attendant, comme l’attente est longue, n’hésitez pas à jeter une oreille sur cet EP pour vous délecter des choses intéressantes que sont capables de proposer les Australiens, toujours assez uniques en leur genre…




Rédigé par : ZeSnake | 7/10 | Nb de lectures : 13152