The Agony Scene est un combo de Metalcore US mixant le thrash et death mélodique suédois au hardcore. Ca y est fini !!! Cette accroche résume à elle seule le disque. Le combo issu d’un des Etats les plus reculés des USA (Tulsa dans l’Oklahoma) revient donc pour son troisième disque. J’avais déjà écouté leur précédent opus « Darkest Red » mais celui-ci ne m’avait pas plus marqué que cela.

Quelque part entre Nodes Of Ranvier et A Life Once Lost, The Agony Scene nous pond un album correct et facilement assimilable car œuvrant dans le style plus à la mode outre-Atlantique. Le groupe n’est pas né de la dernière pluie mais leur metalcore ne me fait pas vraiment d’effet. On hoche la tête de temps en temps, on remarque quelques passages agréables mais la plupart du temps, on attend que le disque se termine. Un disque moyen en quelque sorte.

L’album débute sur le meilleur morceau : « Barnburner ». Energique, rapide et doté de riffs rentre-dedans, ce titre illustre le potentiel du groupe, démontrant l’expérience qu’il a pu emmagasiner au fur et à mesure de son évolution. Dans cet album, trois titres sont à retenir : Barnburner, cité précédemment mais surtout « Will To Bleed » et « Predation ». Le premier dispose des meilleurs riffs de tout l’album et relève considérablement le niveau. L’interprétation globale est mieux maîtrisée, l’enchaînement est nickel, le plan à la double excellent, les refrains restent bien en tête. Quant à « Predation », ce morceau dispose d’une section rythmique excellente et d’un refrain ravageur. Seulement, le souci c’est que ces titres correspondent aux plages 1, 2 et 10 (sur 11 morceaux). Entre les deux, on s’ennuie et on entend plus que l’on écoute. C’est dommage car si le groupe peut composer 3 excellentes chansons, il peut en faire 11, non ?

The Agony Scene joue également de malchance. Leur opus tombe quelques mois après la sortie de l’excellent « Defined By Struggle » de Nodes Of Ranvier dont la comparaison parle d’elle-même. Pour une musique similaire, les p’tits gars de l’Oklahoma n’arrive pas vraiment à la cheville de Nodes Of Ranvier. Moins puissant, moins rapide, moins accrocheur, des compositions plus ternes et monotones, The Agony Scene accuse le coup de plein fouet. Pour avoir passé « Defined By Struggle » avant « Get Damned », il est clair que les combos ne jouent pas dans la même cour, The Agony Scene faisant plutôt office de second couteau.

Un seul mot peut caractériser la production : moderne. A l’heure actuelle, le genre musical dispose d’un son particulier, souvent axé sur la batterie. « Get Damned » ne fait pas exception à la règle. Le son des guitares est vraiment trop aseptisé et ne sonnent pas vraiment brutales (tout du moins pas suffisamment pour prétendre à cet adjectif). La batterie est clairement mise en avant, notamment avec son triggage quasi habituel dans le style. La voix de Mike est crispante. Ses cris suraigus (me rappellant ceux de « The Changing Of Time » de Underoath) cassent les tympans, d’autant plus que le mixage leur fait plutôt honneur !

Avec son troisième disque, The Agony Scene s’obstine à perpétuer un style qui se mord la queue depuis quelques années déjà. « Get Damned » ne dispose pas assez d’éléments pour s’élever au-dessus de ses congénères et de se démarquer de manière substantielle. On passe un bon moment avant de s’intéresser à quelque chose de mieux (Nodes Of Ranvier par exemple).


Rédigé par : Vision Of Beuh | 11,5/20 | Nb de lectures : 10335