Putain mec, en 2008 le pouvoir d'achat c'est la misère, la vraie... Regarde les mecs de The Acacia Strain, ils se la jouaient à leurs débuts avec leurs trois gratteux, mais quand ils ont pigé que ça leur servait à pas grand-chose à part bouffer un tiers du cachet, ils ont préféré dégraisser le mammouth, et hop, deux gaziers en moins! Et puis ça réduit les risques de se prendre des manches de guitares dans la gueule sur de trop petites scènes, alors c'est tout bénef'! Mais l'explication la plus plausible, c'est qu'ils ont dû se rendre compte que se mettre à 3 pour pondre des compos que même Tommy Iommi pourrait jouer le bras droit dans le plâtre, c'était pas trop la peine...

En effet, à l'instar d'Emmure, mais en mieux, et sans chanteur ressemblant à Fred Durst version wigga, The Acacia Strain va jouer dans la cour des deathcoreux à earplugs et New Era qui se prennent pour des groupes de beatdowns. Donc préparez-vous à encaisser de la grosse corde à vide pendant 40 minutes, avec des rythmiques qui ne décollent jamais vraiment de leur mid tempo d'origine. C'est toujours à la limite du pataud, mais les gaziers parviennent à ne jamais totalement sombrer dedans.

Mon tube number one de la galette restera "Skynet", qui n'est en fait qu'un breakdown de porc géant (comme le reste du disque?) mais qui décélère, décélère, décélèèèèère jusqu'à aller s'embourber dans une lourdeur assez jouissive. Après, y'a dix autres titres tout ce qu'il y a de plus interchangeable, et presque résumable à un gros festival de moshparts jouées avec le son de Meshuggah, avec des guitares qui jouent la sirène des pompiers par dessus. La voix est couillue mais manque d'attaque, et l'artwork est d'une laideur à souligner. Bref pas besoin de s'attarder dix piges, c'est pas le genre d'albums "Caverne d'Ali Baba", tu découvriras pas de richesses enfouies à la 89ème écoute.

Et fallait pas compter sur la production de Zeuss (Hatebreed, Ion Dissonance, Whitechapel, Carnifex, Emmure, que du groupe qui fait faire du moulinet avec les bras) pour alléger le tout, le son étant sacrément costaud, entre les empilages de pistes guitares et la batterie qui castagne plus fort que Jean-Luc Delarue dans un avion. Reste que j'ai l'intime conviction que les groupes de ce genre ne devraient se limiter qu'à la sortie d'EP, parce qu'à l'échelle d'un album l'overdose de breakdowns fait perdre incontestablement en impact. Bref un album sympathique bien que trop long, mais qui devrait donner de furieuses envies d'aller faire le Haka dans les pits!


Rédigé par : Crown_Me | 13.5/20 | Nb de lectures : 11332