Lorsque AT THE GATES sortit son “Slaughter of the Soul” en 1995, nombreux sont ceux qui se prirent une gifle monumentale. Le Death mélodique en était alors à ses débuts et les quelques dix années qui suivirent ont vu cette vague d’inspiration suédoise enfler, exploser puis décroître pour finalement sembler aujourd’hui un peu passée de mode. Entre-temps, Göthenburg est entrée dans le panthéon des villes dont le nom est devenu synonyme du courant musical qu’elles ont porté, aux côtés de Tampa en Floride, New-York ou encore Seattle.
C’est justement de Tampa qu’est originaire THE ABSENCE, mais pour autant, la musique du quatuor ne sent pas le pamplemousse rose et encore moins le Death floridien.

Après “From your Grave” sorti en 2005, “Riders of the Plague” continue l’exploration du Death-Thrash mélodique en puisant toujours son inspiration chez les piliers du genre: la trinité AT THE GATES, DARK TRANQUILITY et IN FLAMES, avec une préférence pour ces derniers. La musique de THE ABSENCE cherche en effet le compromis entre la rage, le groove et la mélodie, un style qui penche plus du côté de “The Jester Race” ou “Whoracle” que de celui de “The Gallery”.
“Riders of the Plague” ne brille donc pas par son originalité. Comment l’être dans un courant où tout ou presque a déjà été enregistré, où les pères fondateurs sont eux-mêmes allés chercher dans d’autres directions, quand ils n’ont pas rendus les armes...? Non, THE ABSENCE n’offre rien de nouveau, mais droit dans ses bottes, figé dans le milieu des années 90, écrit une dizaine de putain de bonnes chansons. Une qualité qui, dix ans en arrière, leur aurait sûrement valu une plus large reconnaissance. Ca swingue comme au bon vieux temps. Les riffs écrasent, pilonnent puis sautillent, bondissent. Une guitare lâche quelques accords quand, en réponse, l’autre tresse une mélodie désenchantée, un sweep hypnotique pour se finalement se retrouver, énergiques et lumineuses.
Largement fondé sur les arrangements de guitares, à la fois tristes et rageurs, le Death mélodique de THE ABSENCE est typique du style “Göthenburg” jusque dans le chant criard qui rappelle beaucoup celui de Tomas Lindberg. Les Américains pimentent le tout de quelques lignes de batterie bien senties (l’énergique intro de “The murder” par exemple) et d’une bonne reprise du célèbre “Into de Pit” de TESTAMENT, l’occasion de se remémorer les nuits passées devant “Headbanger’s ball” à attendre la section extrême du magazine, lancée par ce fameux générique.

Nombreux sont ceux qui à l’écoute de cet album passeront leur chemin, lassés de tous ces groupes qui ont exploité voire surexploité le filon du Death mélodique, et c’est bien légitime. Le manque d’originalité de THE ABSENCE est d’ailleurs critiquable (il suffit de tendre l’oreille sur “Echos” pour y déceler de trop fortes influences MAIDEN, par exemple). Mais certains, à l’écoute de “Riders of the Plague”, sentiront une nostalgie inattendue pour ces guitares dynamiques et harmonieuses, ce chant ou encore ces rythmes de batterie caractéristiques qui les plongeront 12 ans en arrière, et reconnaîtront simplement en THE ABSENCE un excellent groupe de Métal.


Rédigé par : La Myxine | 14/20 | Nb de lectures : 10565