THEE MALDOROR KOLLECTIVE - New Era Viral Order (Code666/Adipocere) - 26/09/2002 @ 15h37
Auguré comme la bombe neo-black metal du troisième millénaire, cet album relève sans fléchir le gant du challenge fixé par son label. Anciennement MaldoroR, ce groupe italien excelle dans la création de morceaux polychromés aux jointures cybernétiques bien huilées. " New Era Viral Order " est ce que sera peut-être un jour Satyricon, un condensé de boucherie à turboréacteur, un précis de cisaillage frénétique, de dissection méthodique et de découpage au laser, branché en permanence sur un générateur d'hallucinations plus ou moins cauchemardesques. Imperturbables dans leur mission auto-assignée de trépanage des tympans, Thee Maldoror Kollective se révèlent parmi les soldats les plus acharnés de cette nouvelle faction du terrorisme sonore. Avec un savoir-faire longuement rôdé (le noyau du groupe a été planté dès 1991), ils distillent un dosage assassin de rafales métalliques intenses, de rythmiques millimétrées comme un pilonnage chirurgical, et de substances électro-trance conquérantes qui insufflent le complément énergétique nécessaire à mettre en mouvement la violence des textures. Combattant l'atrophie intellectuelle de styles en jachère depuis des années, Thee Maldoror Kollective tournent en art musical plein les hypothèses sonores les plus non-humaines. Car le n'importe quoi et la surenchère bruitiste sont définitivement bannis de leur univers. Là où un groupe voisin comme Diabolicum dépeint une fin du monde chaotique et radicale, baignée de sang et vibrant sous les bombes, ils embrassent une apocalypse ô combien plus insidieuse, arborant un redoutable masque d'occultisme et pronant la contamination systématique des esprits (le " New Era Viral Order ") par le germe de la subversion auditive. Celle-ci prend la forme de basses subsoniques, de samples froidement impersonnels et de paysages sonores sombres et ravagés, dont la greffe calculée sur le squelette du léviathan musical prend à la perfection, d'autant plus que les vocaux écorchés à souhait - des voix mécaniques sans âge ni visage - n'ont de cesse de perforer les enceintes pour cracher leur sermon venimeux dans les oreilles de leur victime. On apprend en lisant la bio que les producteurs de cette galette ont pour nom Danny Giordana et Alan Perret, qui ont bossé avec certains des plus grands noms du metal post-industriel (Samael, Pitchshifter, Nine Inch Nails, Rammstein...), ce n'est donc pas pour rien que j'avais cru repérer quelques trips à la " Passage ", essentiellement au niveau du mixage des beats les plus technoïdes. En passant, j'ai bon espoir que Thee Maldoror Kollective rallient plus que jamais les fans de dark electro (genre ceux de Velvet Acid Christ) aux grosses guitares, ce qui ne serait pas une calamité car les passerelles entre ce monde et celui du metal ne sont plus à découvrir et, si de tels groupes poursuivent leur boulot de défrichage des mentalités, promettent à l'avenir des réunions fort intéressantes et pour le moins explosives. Un album très puissant à tous les points de vue, que les fans d'à peu près tous les groupes mentionnés dans cette chronique - et les autres - peuvent acquérir à l'aveuglette.


Rédigé par : Uriel | 16/20 | Nb de lectures : 7505




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