Rarement une formation n'aura suscité autant de controverses ces dernières années que Theatre of Tragedy. Hormis peut-être Paradise Lost dont le revirement a été qualifié de trahison par les plus intégristes, les norvégiens ont surpris pas mal de monde en basculant dans un trip electro/pop sur "Musique" en 2000. Pourtant, le fan acharné que je suis ne s'est pas démonté et j'ai bien été heureux d'entendre du renouvellement chez un groupe qui s'était tout de même un peu essouflé sur "Aegis". Malgré quelques critiques conservatrices, le changement opéré sur "Musique" a pourtant été relativement bien accueilli dans l'ensemble et "Assembly" se pose donc comme la suite logique de son prédécesseur.
Conservant la même base Gothic/Metal/Electro/Pop, "Assembly" semble chercher l'inspiration tout de même un peu plus loin. Les titres sont dans l'ensemble plus denses, plus recherchés et peut-être moins similaires que ceux de "Musique". Raymond abandonne en grande partie ses vocaux nasillards pour se faire d'une discrétion exemplaire mais efficace. Liv Kristine, de son côté, se pose définitivement en entité indispensable du groupe, gagnant énormément en maturité et en profondeur vocale. Son charisme, son professionnalisme et son registre vocal exemplaire de diversité et en même temps de simplicité s'imbrique parfaitement dans une musique léchée, construite et terriblement enthousiasmante. A côté de méga-hits potentiels comme "let you down", "superdrive", "envision" ou "universal race", part belle est faite à des morceaux plus intimistes et sombres comme "automatic lover" et son succulent côté dark, "motion" et ses sonorités orientées trip-hop, "episode" ou "liquid man" et leurs relents de la première époque de TOT. Bref, il serait aisé de citer chaque titre car ce disque est le plus cohérent de leur carrière et aucun point faible n'est décelable. La production, plus péchue que celle de "musique", mérite d'être citée en exemple dans les écoles d'ingénieurs du son et la trame globale du disque est à prescrire à toutes les sectes du monde en matière d'endoctrinement. En effet, à peine le disque terminé, une nouvelle écoute s'avère nécessaire car le manque se fait déjà sentir. Vous appelez ça comment vous ? Pour moi, c'est simplement du génie...



Rédigé par : Loufi | 17.5/20 | Nb de lectures : 7288