Les Américains de TETRAFUSION se sont fait connaître des amateurs de metal progressif en 2009 avec la sortie d’un premier essai autoproduit. "Altered State" marque une nouvelle étape dans le parcours de la formation, puisqu’à une base essentiellement instrumentale sont venues se greffer des parties vocales assurées par le claviériste, Gary Tubbs. Faisant déjà preuve d’une étonnante maturité et d’une grande maîtrise instrumentale pour leur jeune âge, les quatre musiciens sont promis à un bel avenir s’ils poursuivent dans la voie tracée par ce deuxième album.

Relativement personnelle, la musique de TETRAFUSION ne s’affranchit pas totalement de ses nombreuses influences. Celle de DREAM THEATER est d’abord évidente dès les premières notes du disque, mais elle s’estompe rapidement au fil des morceaux. Impossible également de ne pas penser à MUSE au détour d’un titre comme « Last Chance ». De PORCUPINE TREE à OPETH en passant par RUSH, on découvre tout au long de cet "Altered State" de multiples sources d’inspiration. S’appuyant pour l’essentiel sur un socle rock/metal progressif et expérimental, TETRAFUSION se permet quelques incartades du côté du jazz rock (« Collage Of The Present ») ou de la fusion.

Irréprochable techniquement parlant, le combo américain aligne également des compositions de très bonne tenue, comme en atteste « Monologue », un titre très rythmé tout bonnement excellent. Un clip a d’ailleurs été tourné pour l’occasion. Le groupe nous livre par ailleurs une magistrale leçon de songwriting sur l’hypnotique « The Deserter » ; tissant progressivement sa toile en s’appuyant sur une rythmique toute en retenue que ne renierait pas TOOL, TETRAFUSION parvient à durcir le ton juste ce qu’il faut avant que le guitariste, Brooks Tarkington, ne vienne délivrer un solo de très grande classe. Les changements d’atmosphères et de tempi, subtilement dosés, renforcent l’auditeur dans l’idée que la formation dispose déjà d’une maturité remarquable.
Tout juste pourra-t-on reprocher au « vocaliste » Gary Tubbs une certaine monotonie dans ses parties vocales. Celles-ci, empruntant autant à Vincent Cavanagh (ANATHEMA) qu’à Matthew Bellamy (MUSE), restent toutefois d’un niveau largement acceptable. Le chant du jeune homme, chargé en émotions, apporte en tout cas une valeur ajoutée indéniable à la musique des Américains. A ce titre, l’unique morceau instrumental, « Altered State », est peut-être le moment le moins intéressant de l’album.

"Altered State" est un disque on ne peut plus prometteur, placé sous le signe de l’ouverture d’esprit et de l’expérimentation musicale. Espérons donc entendre reparler de ce talentueux quatuor dans un futur proche.


Rédigé par : up the irons | 15/20 | Nb de lectures : 12423