Tess, c'est marrant comme nom. J'ai connu quelques amis et amies (surtout amies en fait) qui avaient appelé leur chienne comme cela. Surtout des petits chiens genre teckel, beagle ou yorkshire... Les cinéphiles penseront au film de Roman Polanski. Bref, vous en avez rien à foutre, non ? OK, je passe...

Tess est un groupe de screamo/metalcore français originaire de Metz. Les ptits gars ont déjà pondu un disque, « La Dame de Coeur », et au vu de la promo, se sont fait un nom sur la scène française. « Les Autres » est donc le deuxième opus des Français et s'inscrit en droite ligne des poncifs du genre. Car oui, « Les Autres », ce n'est pas l'originalité même. On envoie donc les mélodies clairement couplées avec une voix criée/scandée et parlée, on fait parler (rarement) la poudre et on se laisse aller à de forts relents metalcore.

L'album démarre sur « Fais de Beaux Rêves, ma Belle » : le ton est donné : mélodies bien ficelées quoique faciles, plans parfaitement séquencés et orchestration millimétrée. La première chose qui frappe, c'est la voix de Thibault. Elle est pénible : les cris sont plutôt bons, façon écorchés vifs, mais pour ce qui est du chant, c'est autre chose : aigu, mal foutu et parfois mal employé, la maladresse des parties vocales sus présentées est un frein à l'écoute de l'opus. Le chant présent assez souvent perturbe les plans et les morceaux qui sont pourtant corrects : « Énergie Négative », « Unique et Parfaite » (presque Funeral For A Friendien) mais aussi le très surprenant « Ruine » avec ses violons et sa structure postcore, l'auditeur étant obnubilé par la mélancolie qui suinte tout au long de ce titre.

Du côté des titres, on est dans le metalcore axé grand public. Loin de moi l'idée de cracher sur ce paramètre on ne peut plus « trendy » mais il est fort à parier que Tess vise un public jeune. Les paroles ne font qu'abonder en ce sens. Tournant autour des relations garçons-filles, de la souffrance, de l'abandon, de la perte de contrôle... Autant de textes qui parleront aux plus jeunes.
Le son est nickel, très brut, aux petits oignons : guitares présentes mais pas trop, batterie avec juste ce qu'il faut de puissance, même si la basse est aux abonnés absents.

Au final, on est face à un album aux multiples influences et aux clichés (oui, il faut bien le dire) très présents. Néanmoins, en se concentrant sur la musique et en oubliant la voix, on peut découvrir des morceaux corrects et bien interprétés, à l'émotion omniprésente. Cependant, je ne pense pas que Tess soit une référence en matière de metalcore frenchy.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 11/20 | Nb de lectures : 12996