TERRORDROME. Est-ce une allusion discrète à l’oeuvre complexe de Cronenberg, un hommage aux B movies qui ont bercé la jeunesse de ceux qui, comme moi, peuvent déjà y songer avec regrets ou une évocation du “Cobra Terror Drome” qui a frustré tant de gamins aux lendemains de Noël ? Il est difficile de croire que le Naja de VS, pour qui Santa Claus a de toute évidence été bien inspiré, ait laissé passer une oeuvre aussi référentielle, mais c’est pourtant entre mes petites mains potelées qu’a échoué le premier album de TERRORDROME. Habitué qu’il est aux pochettes fétides, ce n’est pas l’artwork douteux de “Vehement Convulsion” qui a repoussé cet esthète du mauvais goût. Alors ? Signés chez Grindethic, les Grecs pratiquent un Brutal Death d’obédience technique, une référence connue pour son action répulsive sur les couleuvres et autres vipères alors que phéromonale chez les myxines.
Ce n’est pourtant pas “Vehement Convulsion” qui risque de provoquer la crise de priapisme qui bouleversera le cycle de mon rut annuel.

TERRODROME se situe quelque part entre DEEDS OF FLESH, INTERNAL SUFFERING et ORIGIN, empruntant aux uns des riffs Brutal Death assez typiques et rentre-dedans, et aux autres leur intensité chaotique voire leur sens du lyrisme technique. De ce côté, les Grecs font assez fort puisqu’ils ne tombent jamais dans le systématisme et la démonstration bon marché (maman, je sais jouer une gamme). C’en est presque original. Les tappings, sweepings et autres legatos sont placés de telle manière à relever la sauce sans rendre le tout stérile ou indigeste.
Intensité (on appreciera par exemple les gravity blasts sur une caisse claire aussi sèche que les caisses de notre république bananière), rapidité, grouïk et technique... “Vehement Convulsion” possède de grandes qualités. Une écoute attentive permet néanmoins de mettre en évidence certaines lacunes. Les structures sont complexes, les riffs sont changeants et nombreux, mais ce dédale semble être construit en trompe l’oeil, pour endormir l’auditeur et lui faire oublier que la plupart de ces riffs sont largement basiques et déjà entendus; l’absence de relief, de surprise achevant de le bercer comme un balast régulier, métronomique.

Avec quelques mois de recul (et le recul, c’est un luxe pour un chroniqueur), il apparaît que “Vehement Convulsion” est toujours présent dans ma liste de lecture. Les promos qui s’y incrustent sont plutôt rares et même en faisant le difficile, TERRORDROME a sorti ici l’un des très bons albums de Brutal Death technique cette année. De quoi passer sur quelques détails, presser replay et profiter d’un petit “Festivity of Clitoris Licking”. Ca ne s’invente pas. .


Rédigé par : La Myxine | 14/20 | Nb de lectures : 11573