2010 est une année charnière pour TERROR et « Keepers Of The Faith » est l’album le plus important jamais sorti par le groupe. Pourquoi ? Parce qu’après des débuts en fanfare avec « Lowest Of The Low » et « One With The Underdogs», le Vogel crew est devenu un des poids lourds du hardcore ricain et apparemment ce statut fut difficile à porter pour les Angelinos. Car, malgré des prestations scéniques toujours stupéfiantes, les albums sortis par la suite ne renoueront jamais avec l’efficacité des premières livraisons du combo si bien que j’ai oublié le nom de l’album précédant celui-ci qui doit être en train de ramasser la poussière, quelque part sous une étagère.

Avant même de mettre la galette dans le lecteur, on remarque une volonté de rassembler et d’en découdre de la part de TERROR. Pochette so(m)bre, titre évocateur et fédérateur et morceaux à la dénomination revancharde. Le premier a priori est positif même s'ils auraient pu se faire un peu plus chier au niveau de l’artwork. Il est maintenant temps de lire la galette et dès les premières secondes on remarque que les choses sont différentes. Au niveau du son, on est face à une prod plus tendue, reflétant une urgence qu’on avait plus ressentie depuis « Lowest Of The Low ». Back Ta Basics comme dirait ce bon vieux Rick Ta Life (on a horse). « Your Enemies Are Mine » déboule en emportant tout sur son passage. Un putain de riff hyper accrocheur tout droit sorti des nineties qui rappelle de quel bois est capable de se chauffer Scott Vogel. Son chant est, lui aussi, plus vindicatif, plus hargneux que jamais. Un bon titre bien speed avec de bons chœurs de bûcherons venant rappeler qu’on n’est pas là pour se tailler des pipes mais pour remettre les choses aux poings. L’enchaînement avec « Stick Tight » accentue le démarrage en trombe. Mine de rien, ça fait deux meilleurs morceaux que n’importe quel titre des trois dernière livraisons du groupe. Ce serait pas un signe de résurrection ça ?

On sent bien que le groupe s’est remis en question et s’est retroussé les manches afin de composer des titres enfin digne de leur rang. Dégagé de ses influences metal naissantes, TERROR revient avec un pur album de hardcore incendiaire et en explore plusieurs facettes en variant les tempos, les ambiances et les riffs. Pour une fois on a pas l’impression d’entendre le même morceau quatre fois par album. Que nenni ! Chaque titre a sa propre existence, son propre style et ses spécificités, si bien qu’il est difficile d’en ressortir l’un ou l’autre du lot. L’effort d’écriture est considérables et les influences sont ici parfaitement digérées et intégrées au hardcore angelinos. Grosse louche old-school , petit riff punkisant par ici, moshpart furieuse par-là, on trouve même un solo carrément eighties sur « Only Death ». Plus de doute, la machine à tubes s’est remise en route et nous a sorti des futurs classiques tels que « Stick Tight », « Keepers Of The Faith », « You’re Caught », « Hell And Back » et j’en passe. Il ne faut pas longtemps pour que chaque morceau fasse son petit effet et donne immédiatement l’envie de bouger ses petites fesses en gueulant « Keepers ! Of ! The Faith !! ». Signe d’un album réussi.

L’esprit a bien sûr changé, TERROR est revenu aux fondamentaux de son hardcore en balourdant sans ménagement les vibes hip-hop de « Always The Hard Way » et les sonorités chevelues d’un « The Damned, The Shamed » qui porte décidément bien son nom. Scott Vogel, qui a bouffé du gravier matin, midi et soir, retrouve son timbre écorché et vengeur et mène son crew à la baguette. La section rythmique abat un boulot considérable en permettant à chaque titre d’envoyer du gros et de rester sur les rails en toute circonstance, le jeu de Nick Jett, l’autre ancien du groupe est d’une précision et d’une clarté à toutes épreuves. La grosse évolution vient aussi de l’écriture plus réfléchie, plus fouillée mais conservant l'immédiateté propre au son de TEROOR et du jeu du duo de gratteux torchant des riffs ronge-neurones venant appuyer les refrains « made in Vogel » capables de faire rendre les armes au plus gerboulant des grindeux grâce à leur imparable groove. Nan vraiment je me répète mais avec « Keepers Of The Faith », TERROR is taking care of business et est de nouveau prêt à botter des culs. Un des incontournable hardcore "mainstream" de l’année. Keep The Faith !

PS : On notera aussi, sur l’édition collector, les deux titres bonus dont « Boxed In » l’excellente reprise des non moins excellents Subzero.


Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 13696