Fans de grosses guitares, de metal survolté, de guitar-heros ou de chanteuses lyriques, vous risquez d’être déçus, mais prenez le temps de lire ce qui suit. Ici, nous allons parler de metal-indus ou metal-electro. Tenebrarum Infanteus est un groupe parisien qui sort son premier album après un EP en 2007, plus orienté black metal et composé de deux chanteurs (masculin et féminin), d’un guitariste, d’un bassiste ainsi que d’un programmeur/synthé notamment pour la batterie, entièrement à la boîte à rythme.

Les voix sont criées, chuchotées, voire chantées, toujours en français, et l’ensemble est assez homogène mis à part les parties vocales féminines mélodiques qui manquent de justesse contrairement aux vocaux plutôt orientés death/black de bonne facture. On pense parfois aussi à notre célèbre S.A.S. de l’Argilière de Misanthrope au niveau narration.

Concernant la musique, on est principalement sur une base electro avec un synthé omniprésent et des guitares peut-être un peu trop en retrait, mais au moins le groupe n’essaye pas de ressembler à un Rammstein like.

D’ailleurs le point fort de « Sous les cendres », c’est bien évidemment son synthé, envoyant Tenebrarum plus vers l’univers electro que metal même si on ne retrouve pas la puissante des formations d’electro-indus internationales connues. Ainsi « Jeux d’enfants », « De l’autre côté » ou « [Neo]Chirurgie » sont très dansants de par leurs nombreuses mélodies et sonorités.

Ces mêmes synthés se font également très 80’s, très new wave comme sur « Flashback » et sa voix masculine claire ou bien kitsch sur « L’ami imaginaire », très plaisant d’ailleurs. Sur « Ma scène préférée » a contrario, on est face à une ambiance oppressante à la King Diamond sur lequel les deux chanteurs éructent leurs voix tout en gardant ce côté dansant, franchement osé et original quand même (le clip est excellent par ailleurs).

Les ambiances sont très diverses comme sur l’instrumental « Carnival » qui vous renvoie dans votre jeunesse au cirque, ou bien à la fête foraine que vous attendiez depuis longtemps, même si c’est plus style « Meurtre dans le train fantôme » que « Pêche aux canards »^^.

Pour ce qui est des points faibles, on retiendra cette batterie électronique trop synthétique quand le rythme augmente (« Poussières ») ou sur les parties de double grosse caisse (« De l’autre côté »), les parties chantées par la miss, trop juste, alors qu’elle assure dans sa voix criée ainsi que des paroles peu compréhensibles par momenst, mais bon là c’est plus pour faire la fine bouche car c’est un groupe bien de chez nous, et il existe un max de groupes étrangers où l’on ne comprend pas un mot ^^. Enfin le morceau « Un arc-en-ciel de douleur » est trop linéaire et rébarbatif par rapport au reste proposé, bien plus varié.

Concernant les textes, cela se tourne autour de l’enfance, pas vraiment joyeuse d’ailleurs, il serait intéressant d’en savoir un peu plus par le groupe lui-même.

Pour un premier album, Tenebrarum Infanteus n’a pas choisi la facilité, les fans de metal risquant de leur reprocher leur facette trop electro, et les fans de ce style pouvant être bloqués par les vocaux. Pourtant le mélange est loin d’être désagréable et mérite que l’on s’y attarde en étant assez ouvert d’esprit. Je ne serais pas surpris d’écouter un second album confirmant le potentiel du groupe qui semble assez évident. En tout cas, ils méritent qu’on leur donne une chance.


Rédigé par : Dimmu 77 | 12/20 | Nb de lectures : 12657