Cela fait déjà deux ou trois semaines que je reporte sans cesse la chronique de cet album dans mon planning de travail pour VS. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir écouté à maintes reprises ce quatrième album des montpelliérains de TANTRUM. « The Frontier Burst into view » a déjà tourné bon nombre de fois sur ma platine mais il y a quelque chose dans ce disque qui me laisse perplexe sans que je sache comment interpréter ce sentiment. En fin de compte, je me suis aperçu que ce cd faisait naître en moi une sorte de malaise hypnotique.
TANTRUM joue un genre de post hardcore (d’aucun dirait même de post hardcore noise) dans une approche résolument difficile pour le quidam moyen. Chacun des titres est d’une richesse de structures incroyables où foisonnent contre-temps et riffs syncopés. Le chant, à la fois hurlé et presque plaintif par moment, renforce la lourdeur de l’ambiance généralement dépressive de « The Frontier Burst into view ». Il y a définitivement quelque chose de malsain et de pesant dans ce disque et cela n’a rien à voir avec la manière grand-guignolesque des groupes blackeux tous plus evil et « trou » les uns que les autres. C’est tout simplement qu’il y a quelque chose de terriblement désespéré et fataliste dans cette musique. Un peu comme si chacune de ces notes faisaient ressortir ce qu’il y a de plus noir, de plus douloureux en chacun de nous et c’est sans doute cela que je trouve fascinant dans cet album. Je ne vous parle même pas des textes qui sont d’une gaieté qui n’est pas sans me rappeler un enterrement que j’ai beaucoup aimé.
Je ne suis pas, à priori, un amateur averti de post hardcore et pourtant ce disque provoque en moi une captation maladive. Je crois qu’il sera difficile ne pas être sensible au style de TANTRUM, même si l’on n’est pas fan de leur musique. Chaque instant de ce cd nous rappelle que nous nous rapprochons inexorablement du néant et la musique de TANTRUM en est un avant goût. Ce disque me rappelle une citation de Nietzsche « …Si vous regardez suffisamment longtemps dans l’abîme, l’abîme regardera en vous… »
Pas d’utilisation prolongée sans avis médical.



Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 8396