Au pays de Tanky, comme dans tous les pays, on s'amuse, on s'murge, on rit, il y a des cadavres et du vomi...
Et pour survivre aux matins difficiles, avoir d'la musique c'est très utile...
Un peu de Thrash, de Speed Metal,
C'est la vie au pays de Tankyyy...

Voilà, voilà... Faut enchaîner maintenant...

Après un « Thirst » réjouissant qui traitait, entre autres, de la solitude du pochtron perdu en plein désert, la choppe vide, sans une goutte pour se rafraîchir la glotte, TANKARD a cette fois pris ses précautions et c'est avec une caisse pleine de canettes qu'il revient nous chanter ses comptines. À peine deux ans après sa sortie, « Thirst » s'avère finalement moins résistant sur la longueur que je le pensais, et j'étais bien curieux de voir sur quel mode les Allemands allaient redémarrer : ressortir le décapsuleur et piocher dans la boîte à conneries sur un air de Speed Thrash, ou aller encore plus loin dans la recherche de mélodies?

Eh bien un peu des deux! « Vol(l)ume 14 » laisse s'échapper dès la capsule éjectée une mousse très Old School 80's Speed Thrash Metal de sa race, fruitée et épicée, qui rappellera aux vieux fans les premiers pas du groupe. Ce n'est pourtant pas un retour en arrière qu'opère TANKARD, puisque l'intro acoustique pleine de finesse et le dernier morceau, « Weekend Warrior », qui n'est pas une reprise de MAIDEN, sur lequel Gerre ose quelques paroles en chant clair, vont clairement dans la même direction mélodique que « Thirst ». TANKARD ne fera jamais rien d'autre que du Thrash, pour le meilleur et pour la beer (désolé...), ce qui lui vaudra certainement à vie les mêmes reproches, mais une oreille attentive saura remarquer les discrètes nouveautés ou tentatives d'amélioration que le groupe intègre à son Metal depuis quelques albums.
Il y en a pour tous les goûts sur « Vol(l)ume 14 » : du Thrash bien rapide, du Speed vintage, du Metal plus lourd, quelques longueurs également, comme souvent avec eux. TANKARD ne sait pas faire simple et a le sale tic d'étirer sur cinq minutes un morceau qui se contenterait de trois. Ils sont comme ça, généreux jusqu'au bout. Il en résulte un moment de flottement après les premiers titres qui malheureusement gâche l'album, même si les derniers morceaux redressent la barre, avec notamment ce fameux « Weekend Warrior » qu'on pourrait presque qualifier d'épique, pur moment de Thrash avec premières minutes « mélodiques » et cavalcade rageuse pour la suite. Superbe conclusion à un disque qui devrait laisser un meilleur goût en bouche avec une telle première partie, mais qui finalement ne satisfait pas totalement.

TANKARD n'est cependant pas un vétéran pour rien, et quand d'autres ont choisi de jeter l'éponge quand le style était au plus mal pour revenir en fanfare à un moment plus propice, il a persévéré et continué à sortir des albums et tourner, malgré des conditions pas toujours évidentes. Il n'est donc pas étonnant, en quelque sorte, de trouver quelques morceaux peu exceptionnels, mais une étude plus approfondie de la carrière du groupe montre qu'il a toujours été honnête, n'a jamais baissé les bras et que sa musique représente finalement plus qu'une suite de notes. Les thèmes abordés sont également variés, compréhensibles, de petites histoires traitant de biture, de régime pour perdre du poids, d'écologie ou encore de l'influence des médias dans notre vie quotidienne. TANKARD ne donne pas de leçons mais sait trouver les mots pour évoquer de manière plus ou moins grave des sujets qui font également notre quotidien, un état d'esprit qui est certainement en grande partie responsable de sa longévité et du respect que le groupe a fini par acquérir. Tout cela pour dire que « Vol(l)ume 14 » n'est pas le meilleur album de TANKARD, qu'il ne convaincra pas ses détracteurs mais contentera ses fans avec des morceaux pour la plupart bien torchés, racontant des histoires sympathiques.

L'édition limitée de l'album contient un DVD vidéo sur lequel on trouve un Live enregistré au Headbangers Open Air 2009 (Allemagne), filmé à l'origine pour Streetclip.tv et qui montre le groupe sur scène, sans aucun effet, avec un son intéressant puisque la basse est très en avant. Pas le live du siècle, mais un bonus très agréable qui donne une autre vision d'un groupe qui a toujours privilégié le naturel aux effets divers. Peut-être pas le meilleur moyen de découvrir le groupe, mais un vrai cadeau pour les fans!


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 13284