Avec une régularité digne de la récolte du houblon, TANKARD nous livre un nouvel album tous les deux ans. Et ça fait depuis 1998 avec la sortie de Disco Destroyer que ça dure ! Régularité encore bien démontrée par le fait que A Girl Called Cerveza est le 15ème album du quartet de Francfort, qui célèbre par la même occasion le 30ème anniversaire du groupe. TANKARD serait-il donc un groupe sérieux ? Cela ferait injure à leur réputation de groupe axé 100% déconne. Mais ne vous inquiétez pas, pour fêter ce 30ème anniversaire la bière va couler à flots, avec une nouvelle fois une pochette et un clip hilarants, et un album bien goûtu à la clé.

TANKARD va d’ailleurs donner une nouvelle dimension à sa carrière en débarquant chez Nuclear Blast pour ce 15ème opus. Une bonne occasion de redonner un coup de fouet au quatuor qui tournait un peu en rond depuis quelques années, avec des albums bons mais peu intéressants au regard de leurs productions passées. Vol(l)ume 14 (2010) semblait même assez vain alors que The Beauty And The Beer (2006) et Thirst (2008) présentaient encore quelques tubes. La meilleure période est pour moi celle du début des années 2000 (je n’aime pas le Thrash allemand des années 80 donc les débuts ne sont pas pour moi), avec les excellents Kings Of Beer (2000), B-Day (2002) et Beast Of Bourbon (2004). Eh bien pour moi A Girl Called Cerveza est tout simplement le meilleur album de TANKARD depuis Beast Of Bourbon justement.

Et après des disques un peu plus mélodiques, TANKARD nous livre avec A Girl Called Cerveza un de ses albums les plus bourrins, résolument Speed/Thrash. Déjà, le groupe bénéficie d’une prod bien puissante qui renforce l’efficacité des compos. Et, bien que le groupe œuvre toujours dans un Thrash d’obédience mélodique, les gros riffs sont ici de sortie. Il y a même des pistes carrément rentre-dedans, comme "Witchhunt 2.0", "Masters of Farces" ou "Running On Fumes", blindées de riffs qui décoiffent. On notera d’ailleurs que bon nombre de passages rythmés sont ici de pures invitations au pogo furieux. A côté de ça figurent des hymnes potentiels comme "Rapid Fire (A Tyrant’s Elegy)" d’entrée, "A Girl Called Cerveza" bien évidemment, mais aussi l’excellent "Not One Day Dead (But One Day Mad)" (« We burn!, burn like fire! We thrash!, Thrashing higher! »). Reste alors le plus cool "The Metal Lady Boy" avec DORO en invitée au chant, et une seconde partie d’album peut-être un peu moins mémorable (cf. "Son of A Fridge" et "Fandom At Random"), mais dans l’ensemble TANKARD retrouve ici l’inspiration qu’il avait un peu laissée de côté sur les 2-3 albums précédant A Girl Called Cerveza.

30 ans de carrière, quelques litres de bière ingurgités, une bedaine de Gerre au volume assez variable, et voilà que TANKARD reprend du poil de la panse en nous sortant un super album au son qui dépote, album qui mérite de figurer parmi ses meilleures œuvres. Le groupe ne s’est pas laissé inquiéter par les accusations de satanisme et continue à distiller son Thrash mélodique à l’allemande fun et efficace. Les fans trinqueront à l’honneur de cet album de qualité et regretteront que le groupe n’ait pas été convié à l’édition du Festival Lez’Arts Scéniques 2012 en compagnie de SODOM, DESTRUCTION et KREATOR, surtout avec des morceaux de la trempe de ce qui figure sur A Girl Called Cerveza. Excusez ma chronique nulle (faite par un false fan qui ne boit même pas de bière !! sacrilège !!) mais bon, TANKARD fait ici du bon TANKARD et finalement il n’y aurait rien de plus à dire. Hips !


Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 13372