Il est des reformations un peu étranges... Imaginez un MOTÖRHEAD sans Lemmy, imaginez un IRON MAIDEN sans Steve Harris, imaginez un VOIVOD sans Away (ça c'est pour marquer des points auprès du rédac-chef), imaginez TANK sans Algy Ward... An ben non, inutile d'imaginer dans ce cas-là car c'est bel et bien ce qui se passe pour cette reformation du groupe anglais... Le bassiste-chanteur, emblématique et jusqu'à maintenant unique membre de la formation d'origine ne fait pas partie de cette reformation. Une santé trop fragile l'en empêche. Il est remplacé par Doogie White (ex plein de monde) au chant et par le bassiste Chris Dale (ex BRUCE DICKINSON)... Voilà TANK pour sa nouvelle incarnation devenu un quintet après avoir été trio puis quatuor. L'idée de départ, avec une formation qui contient les gratteux Mick Tucker et Cliff Evans (tous deux ayant participé au groupe par le passé) et qui contenait le batteur originel Mark Brabbs (remplacé depuis par Dave Cavill), était de se produire en concert en surfant sur la nostalgie qui avait vu la réédition de « Filth hounds of Hades » par les mêmes Metal Mind qui nous proposent ce nouvel album. A priori les garçons y ont pris du plaisir puisque voici un nouvel album studio...

Le TANK d'origine était comme un fils de MOTÖRHEAD, celui-ci reste ancré dans le métal mélodique britannique (la NWOBHM) mais semble être un cousin très proche de SAXON... ici tout fait penser au groupe de Biff même type de voix, heavy mélodique assez varié, relents rock, sens de la mélodie. L'album a de bons relents nostalgiques mais malheureusement n'évite pas l'écueil des longueurs... Les gars nous pondent de titres de 5 à 6 minutes qui se perdent en route... On se dit « Ouah sympa ce titre ! » puis « C'est encore le même, ça devient longuet, là. ». Pourtant que c'est bien vu d'alterner titres relativement rapides et d'autre plus lents, dans l'ensemble ça reste pas mal du tout mais c'est vraiment dommage de ne pas concentrer l'essence même de ces chansons en 3 min. Cela aurait largement suffi. Du coup seuls quelques titres s'en sortent vraiment bien comme « Judgement day » et dans les faits seul le dernier titre de l'album « My insanity » ne présente pas ce côté long, en alternant bien des passages mélodiques mélangeant grattes acoustiques et violons à des passages plus rapides.

Un reformation par de vieux routards du hard rock qui nous offre un album correct qui aurait pu être vraiment très bien en faisant des titres plus courts qui seraient allés à l'essentiel... là c'est du coup un peu anecdotique. Un album live avec de vieux tubes aurait peut-être mieux remis en marche ce bon vieux TANK.


Rédigé par : Papy Cyril | 13,5/20 | Nb de lectures : 12646