Tangaroa est le nom d'un dieu polynésien (et là, la musique de "Hawaii Police d'Etat" vient pourrir votre journée). Et pourtant c'est du côté de Leeds que vit ce quintet britannique. La pensée de jours plus ensoleillés leur a permis de sortir deux mini autoproduits "Ever fucked a black metal Whore?" en 2001 (bande de cons) et "Tangaroa" en 2002. Puis le soleil s'est couché jusqu'à 2005 et la sortie de ce nouvel EP "Day" chez Anticulture Records. L'objet est court, même pas 19 minutes, mais très intriguant.

Comme tout chroniqueur, je me suis déjà trouvé devant des énigmes sonores. Nous avons tous notre lot de sueurs froides et on s'en sort toujours avec quelques recherches et de l'obstination. Mais j'avoue que Tangaroa est le premier à me faire me poser la question qui tue "Mais qu'est-ce que j'écoute en fait?". Le groupe s'est fait coller une étiquette de grind progressif, pourtant l'ensemble n'est jamais si violent, ni si déstructuré que les horreurs grind que j'ai pu écouter. L'étiquette "métal extrême expérimental" que j'ai aussi pu lire leur va bien mieux, bien qu'elle ne définisse rien au final. Tangaroa adore monter ses compositions comme on remplit des fajitas: on met plein de trucs et le résultat final est goûtu et parfois surprenant.

Les morceaux contiennent des bouts de grind, de jazz, de death, un gros soupçon de math-métal, etc. Bref c'est un foutoir assez improbable, allant du riff pêchu avec une double lancé à fond à des arpèges gentiment égrenés. Ca ne peut que rappeler Meshuggah, mais un Meshuggah qui aurait pris une discothèque géante sur la tête. Les hurlements assez grind du vocaliste viennent se superposer à des riffs presque post-rock. On est bien plus dans "Alice au Pays des Merveilles" que dans "Alerte à Malibu". Le tout est assez malsain, techniquement intéressant et finalement... j'en sais trop rien. Ecoutez donc l'extrait et vous verrez bien si vous vous en sortez mieux.

J'avoue qu'après de multiples écoutes, je ne sais toujours pas quoi penser de ce mini. Il s'écoute très bien, je ne lui vois pas un défaut énorme, mais je n'arrive pas à le trouver enthousiasmant. Si vous adorez les bizarreries musicales, les "objets" qui peuvent vous faire rentrer dans un abîme d'interrogations, "Day" est un mini à se mettre entre les feuilles. Et quand le CD s'arrête de tourner dans la platine, je n'ai toujours pas compris ce que je viens d'écouter...


Rédigé par : Prince de Lu | Absent à l'examen/ | Nb de lectures : 12927