A l'origine, en 2004, Taliesin officiait dans un black primitif. De cette époque, seuls ont survécu Nachtgeist au chant et DA à la guitare. Au fil du temps, le groupe s'est réorienté vers le black/pagan, style qui a leur préférence depuis un bon moment qu'ils écument les salles parisiennes en quête de vierges peu farouches. C'est en mai 2010 que sort la première démo du groupe, sobrement intitulée Taliesin. Pour votre info, Taliesin n'est autre qu'une figure mythologique celte, mélange entre un poète historique du VIème siècle et un barde mythique de la littérature galloise (c'est fou ce qu'on apprend sur Wikipédia). Etant donné que le barde apparaît parfois sous le nom de Myrddin, le lien est donc aisé avec la légende arthurienne, notamment au travers de L'Historia Brittonum de ce fieffé coquin de Nennius.
Taliesin a opté de graver dans le polypropylène ses titres, et ce dans l'ordre chronologique. La démarche est adaptée à un archivage historique de morceaux qu'on regretterait plus tard de ne pas avoir enregistrés. Mais, si elle permet de montrer l'évolution de la formation, elle est à double tranchant pour l'auditeur qui découvre le groupe en commençant par ses prémisses et (souvent) moins bons titres. Le côté démonstratif de la dénommée démo en est un peu fragilisé. Mais ceux qui suivent le groupe seront ravis de disposer (enfin) de tout ce matériau sur CD, emballé dans un artwork fort seyant pour le style.
Suite à l'intro où apparaissent déjà les premiers chœurs à base de "oooh ooh", les Franciliens nous présentent trois titres à la structure assez identique. Les morceaux sont articulés autour d'un passage central épique probablement trop systématique. Et les trémolos sont noyés par les patterns d'une BAR qui me chagrine. Et elle me chagrine d'une part parce qu'elle handicape le côté instinctif de ce style musical, et d'autre part parce que je sais que Taliesin disposait au moment de l'enregistrement d'un batteur capable de placer ces parties sans souci. La batterie est devenue le dernier écueil de bien des groupes: trop contraignante à enregistrer et à faire sonner, elle est ici remplacée par une bête BAR. Dommage.
Hormis mes chagrins sonores, ces trois premières compositions ne m'ont pas fait dresser la stouquette. Trop classiques, trop convenues. Mais le meilleur reste à venir, une fois passé l'interlude "Recueillement" qui fait une belle rupture. Le dernier long titre "L'Echappée d'Awn" est le plus récemment composé par Taliesin et s'avère le plus convaincant. Si l'influence Belenos y est plus forte (avec un brin de Kampfar sur le final), le morceau y gagne en hargne, avec une guitare plus acérée placée au premier plan à côté du chant. Et cela change quasiment tout à la perception que l'on peut avoir du groupe, qui laisse soudain exploser sa colère. Du bien meilleur ouvrage, qui laisse augurer du meilleur pour la suite, mais qui arrive fort tard sur une démo que l'auditeur moderne aura sabordé rapidement en deux clics.
J'ai adoré cette démo, on retrouve le Taliesin qu'on aime depuis déjà longtemps en live avec un hymne tel que "Il n''est guère de fleuve...".
Toute cette démo présage du meilleur... J'attends l'album avec impatience.
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Taliesin a opté de graver dans le polypropylène ses titres, et ce dans l'ordre chronologique. La démarche est adaptée à un archivage historique de morceaux qu'on regretterait plus tard de ne pas avoir enregistrés. Mais, si elle permet de montrer l'évolution de la formation, elle est à double tranchant pour l'auditeur qui découvre le groupe en commençant par ses prémisses et (souvent) moins bons titres. Le côté démonstratif de la dénommée démo en est un peu fragilisé. Mais ceux qui suivent le groupe seront ravis de disposer (enfin) de tout ce matériau sur CD, emballé dans un artwork fort seyant pour le style.
Suite à l'intro où apparaissent déjà les premiers chœurs à base de "oooh ooh", les Franciliens nous présentent trois titres à la structure assez identique. Les morceaux sont articulés autour d'un passage central épique probablement trop systématique. Et les trémolos sont noyés par les patterns d'une BAR qui me chagrine. Et elle me chagrine d'une part parce qu'elle handicape le côté instinctif de ce style musical, et d'autre part parce que je sais que Taliesin disposait au moment de l'enregistrement d'un batteur capable de placer ces parties sans souci. La batterie est devenue le dernier écueil de bien des groupes: trop contraignante à enregistrer et à faire sonner, elle est ici remplacée par une bête BAR. Dommage.
Hormis mes chagrins sonores, ces trois premières compositions ne m'ont pas fait dresser la stouquette. Trop classiques, trop convenues. Mais le meilleur reste à venir, une fois passé l'interlude "Recueillement" qui fait une belle rupture. Le dernier long titre "L'Echappée d'Awn" est le plus récemment composé par Taliesin et s'avère le plus convaincant. Si l'influence Belenos y est plus forte (avec un brin de Kampfar sur le final), le morceau y gagne en hargne, avec une guitare plus acérée placée au premier plan à côté du chant. Et cela change quasiment tout à la perception que l'on peut avoir du groupe, qui laisse soudain exploser sa colère. Du bien meilleur ouvrage, qui laisse augurer du meilleur pour la suite, mais qui arrive fort tard sur une démo que l'auditeur moderne aura sabordé rapidement en deux clics.
Rédigé par : Prince de Lu | 3,5/5 | Nb de lectures : 12448