Rise Above Records me donne à nouveau l’eau à la bouche… Je n’avais pas été très enthousiaste à l’écoute des dernières sorties du label, en particulier parce que je pensais que l’écurie menée d’une main de maître par le très charismatique Lee Dorian se cantonnait à ne produire que des clones de BLACK SABBATH ou autres fanas de musique exclusivement Seventies. En fait, avec ce «The Ruin Of Nova Roma», je me rends compte que je n’ai pas pris une telle claque depuis la découverte de l’excellent «Dopethrone» d’ELECTRIC WIZARD. Ne vous attendez pas à entendre quelconques sonorités ayant été perpétrées par Rise Above… Pour moi, TAINT apporte vraiment du sang neuf à ce label.

TAINT nous provient d’UK et perpétue depuis 1994 un Rock rentre-dedans, presque aussi direct que les compositions hargneuses d’un certain TODD. TAINT se détache cependant quelque peu de ce dernier en proposant une musique plus complexe et plus mélodique, plus Metal et un poil moins Noise. Comment un trio peut-il faire autant de dégâts ? Le style choisi par nos trois comparses est hybride et comprend des bribes de Sludge, de Noise, de Hardcore, de Progressif, de Stoner bien gras, de Post-Punk, etc… Et les influences du groupe vont de FU MANCHU à CLUTCH (certains titres ne sont d’ailleurs pas loin de respirer quelques effluves de ce combo), en passant par l’incontournable KYUSS et le cultissime AT THE DRIVE IN (pour ce côté assez atypique des compositions). Le long effort «The Ruin Of Nova Roma» a d’ailleurs été mixé par Alex Newport ayant auparavant travaillé avec ce dernier combo cité...

Un mélange étonnement détonnant... Et il faut noter que la force du trio réside tout d’abord dans sa capacité à communiquer son énergie de jeu. Le titre «Poison Pen Attack !» - avec son groove tout particulier et son dynamisme à toute épreuve - le prouve à lui seul ! Les parties instrumentales sont toujours bienvenues et ne font que renforcer la symbiose existante entre les trois musiciens, ces derniers excellant dans l’art de surprendre l’auditeur. Déjà, les trois premières plages de ce CD, «The Sound-Out Competition», «Zealots And Whores» et «He Got Cop Eyes» (titre le plus Hardcore dans son approche, en particulier à cause du chant…) parviennent rapidement à captiver toute notre attention nous poussant à écouter minutieusement chacun des titres. Les harmonies basse/guitare ont clairement été travaillées (ces deux instruments restant complémentaires de bout en bout), tandis que les enchaînements de plans nous semblent toujours bien venus. Et ce constat se confirme que ce soit lors de l’écoute de l’alternance de riffs énergiques avec des accalmies assez enivrantes («The Idol/The Memory»), de ces quelques mesures mettant en avant les talents seconds du gratteux (qui profite de quelques solos originaux pour s’exprimer d’une toute autre manière) ou de ces breaks réglés avec soin. Cet album est réellement bourré de surprises, puisque ces toutes premières écoutes ne m’ont pas permis pour le moment d’en venir à bout…


Rédigé par : DeadStar | 16/20 | Nb de lectures : 13027