C'est religieusement que je sors cet album de Taake pour l'insérer dans ma platine. Taake. Le "brouillard" norvégien aura su en quelques albums, tous indispensables, devenir un pivot de certaines discographies black. Et pourtant la case "succès" ne clignote toujours pas encore à plein régime. J'en déduis que beaucoup sont passés à côté des excellents "Nattestid Ser Porten Vid" et "Over Bjoergvin Graater Himmerik" (et sa guimbarde enchantée). Cruelle erreur. Il est encore temps de se rattraper avec cette nouvelle galette des norvégiens. Ou plus précisément du norvégien, puisque le seul membre permanent est Hoest (ou Høst) plus connu en tant que "membre" de Ragnarok.

"Hordaland Doedskvald" reprend là où "...Bjoervinn..." s'était arrêté. L'album vient compléter la trilogie débutée en 1999 avec la sortie de "Nattestid...". Les compositions du bonhomme ont mûri dans l'intervalle, pour vitaminer le black folk qui hantait déjà les plages des précédentes sorties. Depuis ses débuts, Hoest a un don pour truffer ses morceaux de riffs mortels et immédiatement mémorisables. Des mélodies qui ne peuvent laisser indifférents et qu'on se surprend à hurler dans sa douche, faisant voler du shampooing partout dans la pièce. Et ce nouvel album est encore entièrement miné de bombes mélodiques, toutes à la gloire de la nature du pays des fjords. Le rythme de sortie est lent mais la qualité est là, indéniable.

Hoest a donc repris le chemin du Grieghallen pour accoucher d'une nouvelle merveille, entouré de quelques connaissances (Nattefrost et Nordavind, actuel et ancien de Carpathian Forest, pour épauler les voix, Radek d'Aeternus pour la basse, entre autres). Le son de "...Bjoervinn..." n'est pas totalement remis en cause mais devient plus net. L'esprit des compositions reste également le même, avec cette alternance de parties rapides et de passages plus ambiancés. Comme d'habitude, le livret est encore une fois écrit en runes et l'album est composé d'un unique titre, ici découpé en sept parties. Alors quoi de neuf dans cette sortie 2005 ? A un chouia près, rien !! Concernant ce chouia, Taake ajoute un côté légèrement plus rock'n'roll dans ses derniers morceaux (dont l'instrumental Part VI). Les voix claires ont disparu, le côté folk est très légèrement moins présent. Sinon l'album est simplement tout aussi excellent que ses prédécesseurs (et l'horrible guimbarde a disparu de la circulation).

C'est donc dans la jouissance la plus absolue que Taake termine sa trilogie, le bouquet final d'un feu d'artifice savamment orchestré. Et également la fin annoncée du voyage puisque l'entité rentre désormais en sommeil pour une durée indéterminée. Hoest désire se consacrer à d'autres projets notamment Ragnarok (la plainte auprès du TPI est d'ores est déjà déposée pour cette séquestration injustifiée de génie). Taake ne peut décevoir tout amateur de black folk bien foutu, ce n'est pas possible. Allez tout de suite vous acheter cet album, nom d'Odin!! Puisque je me tue à vous dire que c'est une bombe !!


Rédigé par : Prince de Lu | 18/20 | Nb de lectures : 15034