T.A.N.K. -Think Of A New Kind- poursuit son petit bonhomme de chemin avec la sortie de son deuxième opus, « Spasms Of Upheaval », succédant à l’excellent « Burden Of Will ». Après s’être fait un nom dans le milieu, notamment grâce à des premières parties de groupes comme DAGOBA, ZUUL FX ou KLONE, les Français se sont entourés des frères Potvin (LYZANXIA, ONE-WAY MIRROR) pour l’enregistrement de cet album dans le fameux Dome Studio. D’ailleurs, les gaillards ont aussi invité le chanteur de THREAT SIGNAL et ARKAEA, Jon Howard, sur un duo qui a été dévoilé avant l’arrivée du CD dans les bacs.

Musicalement, la formation reste très influencée par des formations comme MACHINE HEAD ou IN FLAMES et à défaut d’être originale et de révolutionner le style, T.A.N.K. fait les choses à sa façon. Le quintette met d’ailleurs en évidence son professionnalisme, autant au niveau musical que marketing. « Spasms Of Upheaval » débute sur une polyrythmie à la MESHUGGAH, l’intro permet de lancer les vraies hostilités avec un « The Raven’s Cry » détonnant et entêtant. Ce premier titre rappelle vachement « Imperium » au début, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même si il faudra encore du temps au groupe avant de digérer ses influences, T.A.N.K. semble plus audacieux que sur son premier essai qui m’avait laissé une impression d’inachevé.

La production affiche plus de couleurs et est plus adaptée à la musique scandinavo-américaine des Français. La sauce prend vite avec les très énergiques « Through The Disgrace » ou la chanson éponyme, sans bien sûr oublier ce duo très réussi entre Ralf et Jon Howard sur « Inhaled », sans passer à côté du destructeur « Conflict » où la musique est cinglante. D’ailleurs, le batteur Clément Rouxel répond bien aux coups de guitares du duo Eddie Chaumulot-Symheris avec son jeu de batterie décomplexé, ce qui n’est pas sans rappeler le duo que formaient Raymond Herrera et Dino Cazares dans FEAR FACTORY dans les années 90 (pas aujourd’hui, puisque Dino fait désormais duo avec une boite à rythmes). De plus, notons les progrès vocaux du leader, surtout au chant clair, qui évite un sentiment de linéarité au fil du disque, à l’image de « A Life Astray » ou du titre de clôture « Daze ». Son growl est, quant à lui, impeccable et grassouillet à souhait de bout en bout.

Toutefois, si je devais déplorer quelque chose, c’est le manque d’ambiance afin de donner un fil conducteur à ce « Spasms Of Upheaval ». Surtout en voyant cette pochette très réussie signée Ludovic Cordelières, on peut s’attendre à entendre quelques atmosphères futuristes. Peut-être sur le prochain disque ?

T.A.N.K. s’inscrit dans une lignée de formation au metal moderne, à la technique qui n’a rien à envier aux grands et à l’énergie débordante. Ce disque représente l’avenir du metal moderne français, à n’en point douter, T.A.N.K. continue son chemin de la plus belle des manières. « Spasms Of Upheaval » écrase son prédécesseur à tous les niveaux, aussi bien technique que de la composition musicale. Toutefois, espérons bien que le groupe ne se brule pas les ailes de si tôt et qu’il livre un troisième opus de même facture. T.A.N.K. s’approprie à sa façon ses standards qui semblent plus des clins d’œil qu’autre chose. Nul doute que « Spasms Of Upheaval » s’impose déjà comme une belle baffe de cette rentrée.


Rédigé par : Choko | 17.5/20 | Nb de lectures : 14479