Difficile d’aborder la kronique de ce premier EP de SYSTEM DIVIDE étant donnée la sympathie que j’ai pour ABORTED et pour Sven, son charismatique frontman. Tâche d’autant plus ardue que cet homme est d’une honnêteté totale concernant son investissement dans la musique et que pour la première fois il se dégage d’un des disques auxquels il participe un fort parfum d’opportunisme.

C’est dit, SYSTEM DIVIDE, malgré tout le soin apporté au visuel (Colin Marks, qui a travaillé avec STRAPPING YOUNG LAD, ABORTED, NEVERMORE) et à la production (Jacob Hansen (ABORTED, VOLVEAT) est crédité pour le mixage et le mastering) ne parvient jamais à faire oublier cette désagréable impression d’entendre un énième groupe à chanteuse de plus. C’est en effet l’une des caractéristiques du combo, bâti autour de Sven et de sa femme, Miri Milman (ex DISTORTED), au chant clair, qui évolue dans un métal moderne limite cyber contenant quelques blasts et beaucoup de double. On pense rapidement à RAUNCHY et tous les groupes du style, à la différence près que le chant mélodique évoque la scène « gothique à voix féminine ». Ce qui aurait pu être un atout pour le groupe se révèle finalement un piège, puisque Miri délaisse les mélodies moyen-orientales qu’elle utilisait parfois avec DISTORTED pour se contenter de banales lignes de chant clair en réponse aux deux chants de Sven (growls et « hardcore ») qui pour l’occasion adopte un registre plus aigu, ou disons moins extrême, qu’avec ABORTED.

Il ne faut bien entendu pas oublier que quatre morceaux seulement sont disponibles sur ce EP, qui sert avant tout à présenter la formation, et on peut espérer quelque chose de plus personnel avec l’album qui sortira en début d’année prochaine. Quoi qu’il en soit, ce premier contact ne laissera pas de souvenirs impérissables et on retiendra plus les riffs légèrement poussifs malgré la grosseur du son et le manque de mélodies réellement accrocheuses en dépit du chant clair que le travail du claviériste qui, espérons-le, sera mis plus en avant à l’avenir. La plupart de ses interventions sont en effet remarquables, à l’instar de Martin Brändström dans DARK TRANQUILLITY qui œuvre souvent dans l’ombre mais crée des ambiances sans lesquelles les morceaux ne seraient plus les mêmes. Encore une fois, laissons le groupe mûrir, attendons l’album et prenons ce EP comme une mise en bouche qui devrait plaire aux amateurs de metal moderne.


Rédigé par : Dungorpat | 06/10 | Nb de lectures : 10389