On serait encore en 1994 et je n’aurais eu aucune connaissance du pourquoi du comment de ce SYNERGISM OF HUMANITY, j’aurais été prêt à parier le premier caleçon de Tonton (qu’il m’a offert l’année dernière pour mon anniversaire) que l’on m’avait encore refourgué l’un des ces disques passe-partout signé par l’un de ces innombrables groupes slovaques ou tchèques style ERYTROSY, GODLESS TRUTH ou FLESHLESS que l’ex-bloc de l’Est nous refourguait par paquets de douze à l’époque. Soit autant de copies carbone de ce qui se passait (en mieux) en Amérique du Nord ou en Europe, avec les sous et la prod’ qui va avec en moins, mais l’énergie du désespoir en plus on va dire.

Mais voilà, si jadis la Slovaquie était la photocopieuse officielle bon marché du death-metal, il faut croire qu’au XXIème siècle, c’est la Russie qui lui a piqué le marché. Bien que scène peu médiatisée et souvent confinée à ses frontières, elle foisonne de groupes tous plus brutaux les uns que les autres mais rarement (voire jamais) géniaux. La preuve, l’un de ses meilleurs représentants à mon humble avis reste ABOMINABLE PUTRIDITY, épitomé absolu du slam death-metal… Et simple copie de DEVOURMENT pour beaucoup. Est-ce que je surprendrais donc en vous disant qu’en plus d’une orthographe anglaise des plus maladroites (en gros, le titre ne veux rien dire), SYNERGISM OF HUMANITY ne faillit donc pas à cette règle ?

Bien que visiblement fan des premiers DYING FETUS (John Gallagher pourrait leur intenter un procès pour plagiat rien qu’avec le titre « We Were Born Slaves »), d’INTERNAL BLEEDING et donc du son de la côte est américaine de la moitié des années 90 caractérisé par son groove mamouthesque et ses nombreuses mosh-parts, ce jeune groupe a malgré tout fait un effort aussi bien du son de guitare (gros le son, gros) que dans les solos qui, même s’ils tombent parfois comme un cheveu sur la soupe, font un gros effort de mélodies rampantes. On retrouve même des plans dissonants pour casser la monotonie de « Around Us » ou une intro bien lourde à la OBITUARY sur « Disaster ». Mais le simple fait d’acheter une bonne pâte feuilletée et de la sauce tomate ne vous permettrait pas forcément de faire une bonne pizza…

Et le palais est loin d’être à la fête avec ce disque qui reste désespérément collé le nez au plancher des vaches et qui fait preuve d’une rigidité presque cadavérique, un comble pour un groupe espérant nous faire bouger le popotin un minimum. Sans parler de cette façon parfois abrupte de terminer ces morceaux qui ressemblent donc trop à des riffs empilés les uns sur les autres ou de sa durée totale rachitique, même pas vingt-neuf minutes. Alors peut-être que concentré sur mettons un maxi quatre titres et en oubliant la méthode du copier/coller cela aurait peut-être marché mais malgré tous les efforts de notre Monceau nationale, ce n’est pas avec ‘Incantated Self Destruction’ que les compatriotes de Vladimir Poutine seront capables de faire autre chose qu’aller buter les Tchétchènes dans les chiottes pour citer leur si démocratique premier ministre…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/20 | Nb de lectures : 11594