La sortie d’un nouvel album de SYMPHORCE est toujours une bonne nouvelle. Le groupe s’est en effet imposé depuis le début des années 2000 comme une valeur sûre du power metal germanique. Seulement, après trois ans de silence radio, on craignait pour ainsi dire que la formation soit morte et enterrée. Mais les Allemands ont la peau dure et reviennent en force avec "Unrestricted", qui marque une nouvelle étape dans la carrière du combo d’Andy B. Franck (BRAINSTORM).

Plus moderne, moins typé heavy teuton, le septième effort studio de SYMPHORCE risque de décontenancer les fans au premier abord. En privilégiant les mélodies accrocheuses et l’efficacité de son propos, la formation nous dévoile un visage moins agressif qu’à l’accoutumée. Plus « lisse » diront certains… A l’écoute du morceau d’ouverture, « The Eternal », on ne pourra pas forcément leur donner tort. Les titres mid-tempo sont ici prédominants, tandis que les influences hard rock prennent le pas sur les passages quasi-thrash d’antan, relégués aux oubliettes. Un drôle de lifting quand même…

Pourtant, la « patte » du combo est toujours identifiable. A ce titre, la voix d’Andy B. Franck fait encore des merveilles tout au long de l’album. L’un des tous meilleurs chanteurs de heavy en Europe, sans nul doute. Les deux guitaristes, Cedric « Cede » Dupond et Markus Pohl, ne sont pas en reste. Leur complémentarité est un atout indéniable pour SYMPHORCE, comme l’illustrent les parties de guitare racées de « Visions ». Les Teutons se montrent également capables de durcir le ton par intermittence, par exemple sur « The Last Decision », mais de façon trop rare.

Soutenues par une production d’excellente facture, les compositions restent dans la plus pure tradition du groupe mais ont gagné en accessibilité. L’un des titres les plus immédiats du disque, « Until It’s Over », doté d’un refrain entêtant, en est un exemple probant. Très mélodique, « Whatever Hurts » fait également son petit effet et s’impose comme l’un des meilleurs moments d’"Unrestricted". On ne peut toutefois s’empêcher de penser que SYMPHORCE s’est parfois laissé gagner par la facilité et la suffisance. Si « The Waking Hour » manque de profondeur, les dernières plages de l’album font quasiment office de remplissage. Les Allemands nous ont clairement habitués à mieux.

A l’image de la pochette d’"Unrestricted", SYMPHORCE ne s’est ici imposé que très peu de limites. De nombreux arrangements viennent ainsi enrichir la palette musicale de la formation, tandis qu’« Am I Am », titre bonus figurant sur l’édition limitée, nous propose une petite incartade acoustique du plus bel effet. Dès lors, si l’on apprécie le vent de fraîcheur qui traverse ces nouvelles compositions, il est impossible de ne pas rester sur sa faim après avoir écouté cet "Unrestricted" en-deçà de nos espérances. Le fan restera en terrain connu, mais le groupe emprunte-t-il quant à lui la bonne direction ? Rien n’est moins sûr…


Rédigé par : up the irons | 13/20 | Nb de lectures : 12574