Cela va bientôt faire 20 ans que les Canadiens de Sympathy pratiquent leur death metal technique à travers une discographie plutôt pauvre (3 albums en comptant ce "Anagogic Tyranny", 1 EP, et quelques démos) qui a véritablement commencé en 2002 avec la parution d'un premier album, "Invocation". Le groupe est lancé, puisque deux ans plus tard, il publie "Arcane Path", le EP "Abyssal Throne" en 2005 et l'objet de cette chronique, son troisième album, "Anagogic Tyranny", - en 2008 - qui a la particularité de durer à quelques secondes près aussi longtemps que les deux précédents opus, soit aux alentours des 47 minutes (on s'en fout un peu, mais c'est toujours ça de dit).
Du côté de Sympathy, on ressent comme principale influence Suffocation, pour ce côté très technique et recherché, qui ne fait rien au hasard, et avec des changements incessants de tempos et de plans. Mais là où Sympathy arrive à se différencier de Suffocation, c'est par l'utilisation d'une plus grande part des mélodies aux dépens de la brutalité (qui n'est pas non plus délaissée chez les Canadiens, les nombreux blasts en sont une preuve). Si l'on parle de "death technique", il faut obligatoirement parler de la prestation des musiciens, le groupe évoluant tout de même sous la forme d'un trio, composé de Dharok (chanteur et guitariste), Jeff Lewis, le second guitariste qui s'occupe aussi de la basse (ex-Mortification) et le batteur Jim Austin (ex-Into Eternity).
Des riffs death et parfois thrash, des solis, des harmonies pour apporter un peu de mélodie, du taping, etc. Le groupe mise tout sur les guitares pour le côté technique, un peu trop aux dépens du chant et de la batterie. Jim Austin n'en est pas pour autant un mauvais batteur, mais je trouve son jeu assez limité pour le style pratiqué. Il assure très bien les rythmiques, accouche de nombreux blasts, et à part deux/trois coups de génies, il ne me transcende pas autant que les guitares. C'est comme s'il ne se lâchait pas assez. Mais malheureusement, si Sympathy jouit d'un bon niveau technique, cela ne comble en aucun cas l'ennui que procure l'écoute de cet album. Honnêtement, je trouve la fin de l'album pénible, on sent vraiment que ça tourne en rond, il n'a plus d'inspiration, les blasts ne font plus d'effet, bref, je décroche au bout de la 8ème piste.
Tout n'est pas mauvais sur cet album, on trouve son lot de titres accrocheurs, avec en tête "Insurrection" qui ouvre l'album brillamment, sur un tempo des plus élevés, combiné à des blasts dans tous les sens, "On a Bloodied Cross" et ses solis slayeriens dans l'esprit, qui montre aussi un Sympathy plus mélodique sur la dernière minute du titre, pour un rendu loin d'être dégueu (cette osmose des leads de guitares associées à un clavier plus discret est une belle réussite) ou encore le titre "Perfection in Death", LE rouleau-compresseur de l'album que n'aurait pas renié Behemoth il y a encore quelques années.
Mais voilà, après ça, on est un peu le cul entre deux chaises. Des exemples flagrants avec "Enslaved by Depravity" et "Underworld", tout deux possédant des nappes de claviers à un moment donné, donnant plus dans le black sympho qu'autre chose, et plombant les passages concernés (notamment des soli de forte qualité sur "Underworld"). Et comme dit plus haut, la fin de l'album devient presque un supplice, surtout avec la pièce de 8 minutes qu'est "Potter's Field", morceau de death/doom, qui devient vite chiant et montre que le groupe se cherche encore.
"Anagogic Tyranny" est donc pour moi un album moyen qui montre de belles choses, mais aussi certaines erreurs que le groupe commet et qu'il devra rectifier dans le futur, sous peine que ce groupe tombe un peu dans les oubliettes. Ce que je ne souhaite évidemment pas au groupe, au vu des qualités évoquées plus haut.
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Du côté de Sympathy, on ressent comme principale influence Suffocation, pour ce côté très technique et recherché, qui ne fait rien au hasard, et avec des changements incessants de tempos et de plans. Mais là où Sympathy arrive à se différencier de Suffocation, c'est par l'utilisation d'une plus grande part des mélodies aux dépens de la brutalité (qui n'est pas non plus délaissée chez les Canadiens, les nombreux blasts en sont une preuve). Si l'on parle de "death technique", il faut obligatoirement parler de la prestation des musiciens, le groupe évoluant tout de même sous la forme d'un trio, composé de Dharok (chanteur et guitariste), Jeff Lewis, le second guitariste qui s'occupe aussi de la basse (ex-Mortification) et le batteur Jim Austin (ex-Into Eternity).
Des riffs death et parfois thrash, des solis, des harmonies pour apporter un peu de mélodie, du taping, etc. Le groupe mise tout sur les guitares pour le côté technique, un peu trop aux dépens du chant et de la batterie. Jim Austin n'en est pas pour autant un mauvais batteur, mais je trouve son jeu assez limité pour le style pratiqué. Il assure très bien les rythmiques, accouche de nombreux blasts, et à part deux/trois coups de génies, il ne me transcende pas autant que les guitares. C'est comme s'il ne se lâchait pas assez. Mais malheureusement, si Sympathy jouit d'un bon niveau technique, cela ne comble en aucun cas l'ennui que procure l'écoute de cet album. Honnêtement, je trouve la fin de l'album pénible, on sent vraiment que ça tourne en rond, il n'a plus d'inspiration, les blasts ne font plus d'effet, bref, je décroche au bout de la 8ème piste.
Tout n'est pas mauvais sur cet album, on trouve son lot de titres accrocheurs, avec en tête "Insurrection" qui ouvre l'album brillamment, sur un tempo des plus élevés, combiné à des blasts dans tous les sens, "On a Bloodied Cross" et ses solis slayeriens dans l'esprit, qui montre aussi un Sympathy plus mélodique sur la dernière minute du titre, pour un rendu loin d'être dégueu (cette osmose des leads de guitares associées à un clavier plus discret est une belle réussite) ou encore le titre "Perfection in Death", LE rouleau-compresseur de l'album que n'aurait pas renié Behemoth il y a encore quelques années.
Mais voilà, après ça, on est un peu le cul entre deux chaises. Des exemples flagrants avec "Enslaved by Depravity" et "Underworld", tout deux possédant des nappes de claviers à un moment donné, donnant plus dans le black sympho qu'autre chose, et plombant les passages concernés (notamment des soli de forte qualité sur "Underworld"). Et comme dit plus haut, la fin de l'album devient presque un supplice, surtout avec la pièce de 8 minutes qu'est "Potter's Field", morceau de death/doom, qui devient vite chiant et montre que le groupe se cherche encore.
"Anagogic Tyranny" est donc pour moi un album moyen qui montre de belles choses, mais aussi certaines erreurs que le groupe commet et qu'il devra rectifier dans le futur, sous peine que ce groupe tombe un peu dans les oubliettes. Ce que je ne souhaite évidemment pas au groupe, au vu des qualités évoquées plus haut.
Rédigé par : gardian666 | 12/20 | Nb de lectures : 10595