Symfonia, c'est un super-groupe. Symfonia, c'est des supers musiciens. Mais «In Paradisum», c'est pas super. Petit retour en arrière, et présentation du groupe pour ceux qui étaient passés à côté, Symfonia rassemble la «crème» de la scène power/speed mélodique, à savoir Timo Tolkki (ex-Stratovarius) à la gratte, Andre Matos (ex-Angra) au chant, Uli Kusch (ex-Helloween) à la batterie, Mikko Härkin (ex-Sonata Arctica) aux claviers et Jari Kainulainen (ex-Strato et Evergrey) à la basse. Beaucoup de «ex» dans tout ceci, qui sur le papier fait envie, mais qui honnêtement me semblait très douteux quand au contenu en lui-même. Mes craintes se sont rapidement confirmées: c'est très (très) moyen ! Comment ce fesse, avec un tel line-up ? Tout d'abord, la voix de Matos: le bonhomme n'a plus la voix d'antan, et son chant fait parfois peine à entendre. Certes il reste un bon chanteur, mais ses montées dans les aigus n'ont plus le même impact et la même classe qu'il y' a 15 ans, et quand il prend une voix plus «niaise», on se retient pour ne pas rigoler. Première déception, car j'adore sa voix sur les premiers Angra. Ensuite, si Symfonia joue un speed mélodique très classique, on ne peut s'empêcher de penser à du Stratovarius, soit rien de très étonnant, sauf que là ça y ressemble vraiment. Si il voulait vraiment continuer à faire du Strato', autant rester dedans non ? Et pourquoi avoir arrêté Revolution Renaissance, si c'est pour (re)faire la même chose dans Symfonia ? D'autant plus qu'à chaque fois, ce sont SES groupes. Bizarre le Tolkki (enfin c'est pas une grande nouveauté...)

Fin bref, quand on écoute ce «In Paradisum», rien ne nous surprend. On sait quasiment à l'avance comment sera chaque morceau (par exemple, «Alayna», c'est pas mal pour un titre ballade...ah ça tombe bien c'en est une !), d'où un gros manque d'éléments surprenants ou mêmes de phases intéressantes. C'est plat, malgré quelques bons riffs et solis du père Tolkki, comme sur les rapides «Fields of Avalon» et «Forevermore» bons dans leur genre. On a droit à côté de ces morceaux «potables» à un «Pilgrim Road» bien en deçà qui repompe des plans du «Futur World» d'Helloween, ou le titre éponyme qui, même si il atteint presque les 10 minutes ne fait que trop peu rêver: les «chœurs» épiques en latin n'ont pas l'effet escompté, et malgré quelques accélérations bien sentis, il n'atteint pas le niveau par exemple d'un «Destiny» (Stratovarius). Le groupe nous sort aussi deux ballades, avec donc «Alayna» et «Don't Let me Go»: bon c'est pas des horreurs absolues, mais dans le genre on a connu mieux et plus «prenant». Et puis Stratovarius (et dans une moindre mesure Angra) ont déjà fait un certain nombre de titres similaires, tout juste on sera pris d'un peu d'émotion sur le refrain de «Don't Let me Go». Ah et puis quand Tolkki a décidé de faire du Strato', il ne s'en prive pas: «Come by the Hills» et «I Walk in Neon» pourraient sortir tout droit des sessions studios d'«Infinite», que ça soit les riffs, les lignes de claviers où même la session rythmique, c'en est trop ressemblant ! Et puis, comme déjà évoqué, Matos n'a pas le charisme d'un Timo Kotipelto, et «I Walk in Neon» donne l'impression de ne jamais décoller et son refrain très linéaire me conforte dans mon impression...Symfonia c'est du Stratovarius en moins bien !

Vous en conviendrez, cet album n'est pas à la hauteur du line-up. Mais est-ce vraiment une surprise ? Pas vraiment finalement...Tolkki ne tourne pas la page Stratovarius, Matos n'est plus le chanteur d'avant, et ce n'est pas le reste du line-up qui changera quoi que ce soit (même si Uli Kusch a déjà composé au sein d'Helloween, il ne peut pas redresser le groupe à lui tout seul). Encore une fois, je ne demande pas à Symfonia de révolutionner le petit monde du metal, mais pourquoi ne pas tenter des choses un peu différentes ? C'est comme si le groupe se condamnait à l'avance...En fait Symfonia c'est comme une plaine, c'est une montagne plate. (Jean Louis Marcel Charles, dit «Jean-Charles» – humoriste français RIP).




Rédigé par : gardian666 | 10/20 | Nb de lectures : 13060