Symbolic est allemand et nous vient d'Eichstätt en Bavière. Le combo revient 5 ans après son premier album, avec sous le bras une signature sur le label Twilight Vertrieb et un nouvel album dont l'artwork est pour le moins bien soignée. Intitulé «Scarvest», ce deuxième essai peine à convaincre et n'est malheureusement pas à la hauteur du graphisme. L'emballage est chouette, mais le contenu est fade. Voilà comment je pourrais résumer cet album. Mais un peu de détails ne fera pas de mal. Pratiquant une sorte de death à la fois moderne et mélodique, Symbolic a une manière de sonner trop peu naturelle. Surtout la batterie en fait; la double pédale est «inhumaine» et trop robotisée. Quand le batteur se met à cogner, on a l'impression que c'est dans le vide: aucun ressenti, un feeling proche du néant, c'est puissant parce qu'il y a une certaine force, mais ça ne prend pas aux tripes et ça ne dégage pas l'état de violence propre au style. Les vocaux, aussi, que ça soit la voix vraiment dégoulasse en growls et celle plus criée (dans des registres propre au death metal toujours) ne me font que trop peu d'effets, ça en impose un peu, mais il existe 100 fois mieux un peu partout. On a le sentiment que le chanteur développe ses lignes de chant sans y mettre de ressenti, sans véhiculer de véritables «émotions». J'y vais un peu fort sur le bonhomme, parce que je sais aussi qu'il y a pire, mais pour se démarquer de la scène, un peu de personnalité ne ferait pas de mal. Ajoutez y des morceaux qui ont tendance à dépasser les 5 minutes, et le capital ennui augmente à l'écoute de cet album.

Un album qui évite le naufrage grâce à des parties de guitares plus inspirées, alternant des harmonies fidèles au death mélo suédois et des riffs au plus thrashys qui donnent un peu de peps à des compos certes pas avare en dynamisme, mais qui comme déjà expliqué manquent de saveur. J'ai noté un passage qui résume bien cet album: sur le premier titre «Everlasting», aux alentours des 2min20, on a droit à une sorte de solo qui sur deux secondes est assez classe, et pouffff derrière c'est la débandade, des mini-solis sans trop de sens alors que durant un court laps de temps, ça partait très bien. Dire que l'album dans son ensemble est mauvais serait vraiment méchant, parce que certains passages (voire titres) sont d'un bon niveau (comme l'énergique «Achilles' Sons»), mais d'un autre côté un titre comme «The Greed» (pas loin de 8 minutes au compteur !) est trop répétitif et ennuyant pour que Symbolic nous retourne le bide.

Symoblic pratique en définitive assez bien son style, sauf que ça manque de fraîcheur, de spontanéité, et ça sonne agressif sans vraiment l'être. Une fausse impression en quelque sorte, pour ce qui est assurément une déception...




Rédigé par : gardian666 | 11,5/20 | Nb de lectures : 12708