SYMBOLIC - Engraved Flesh (My Kingdom/Season Of Mist) - 12/03/2010 @ 09h09
« La perception est-elle toujours subjective ? »
Ce premier album des Italiens de Symbolic ne pouvant être connu et jugé en lui-même, mais seulement selon le point de point de celui qui perçoit, en l’occurrence le chroniqueur. On peut donc dire que cette perception chroniquative est par nature subjective. Mais, l'usage de notre entendement peut objectiver la perception que l’on a. En effet, l’homme, de nature, tend à comparer un album avec d’autres albums connus tendant vers le même style. Indubitablement, alors, une certaine objectivité se crée, le référentiel de comparaison ou de référence faisant office de coefficient d’évolution de la subjectivité.

Malheureusement, qu’on adopte un point de vue objectif ou subjectif, "Engraved Flesh" reste peu intéressant. Pas mauvais, mais pas transcendant.
Subjectivement, on ne pourra que constater la banalité du propos. "Death 'moderne' à connotation brutale" suffirait à résumer le style, "Bien mais pas top" résumerait grossièrement l’avis subjectif de la personne en charge de la chronique.
Objectivement, on pourra noter une forte ressemblance avec VADER ou DECAPITATED. Association de riffs légèrement mélodieux, et légèrement basiques, variations régulières (voire métronomique) de rythmes, growls profonds plaisants, bassiste inaudible. Du Death à tendance Brutal, objectivement.

« Ce qui est subjectif est-il nécessairement faux ? »
Le subjectif est-il non seulement en dehors de la vérité mais également en contradiction avec la vérité elle-même ?
Dire que "Engraved Flesh" est banal ne peut être considéré comme une vérité qu’à partir du moment où l’on arrive à mettre en exergue la dite banalité. Sans aller jusqu’à dire que cet album est mauvais, on ne peut que constater que les variations de rythmes, les riffs agressifs et les hurlements gutturaux du chanteur, s'ils sont très professionnels, et plaisants, suivent un chemin et un agencement fortement balisés.
L’absence de toute improvisation ou de toute frasque musicale tend à dire que l’objectivité se mue en vérité absolue. Parallèlement, tout album de Death Metal qui se respecte ne peut faire abstraction des principaux artifices inhérents au style, tels que les mid-tempos ravageurs, les accélérations pachydermiques ou les growls puissants, tous présents dans cet opus. Or cette vérité ne fait pas obstacle à la subjectivité du propos. La banalité de "Engraved Flesh" ne peut donc être considérée comme une vérité, mais plus comme l’avis subjectif du chroniqueur, qui ainsi infirme la généralisation du propos et confirme que la lassitude ressentie à l’écoute de cet album est liée à sa propre perception.

« L'art n'est-il qu'un mode d'expression subjectif? »
Si "Engraved Flesh", qui peut être associé à une forme d’art musical, n’échappe pas à une certaine banalité subjective, indubitablement les artistes le composant ont pris le temps de le façonner, produisant 3 démos depuis leurs débuts en 2003. Point de précipitation artistique donc. Et l’expression sonore du Death Metal tel que le pratique Symbolic est relativement efficace, peut-être parce qu’il répond aux impératifs du style musical, et peut-être aussi car les 5 artistes italiens possèdent une maîtrise et une technicité musicale se mettant avant tout au service de l’efficacité.
Si l’art produit par Symbolic est subjectif et donc dépendant des envies de ses créateurs, il est également à la hauteur des potentielles attentes des auditeurs, qui sauront à quoi s’attendre et pourront se délecter de 33 minutes de Death Metal bourru, brutal et plaisant, se rapprochant quelque peu de BOLT THROWER dans son approche musicale de bulldozer (sans en atteindre l’aura).

Mais dans quelle mesure est-il légitime de réduire "Engraved Flesh" à n'être qu'un mode d'expression subjectif ? Car cet opus ne peut néanmoins échapper à la réalité de la critique.
Les 9 titres de "Engraved Flesh" illustrent ainsi la limite entre l’art et la reproduction. Bien que possédant sa propre patte, Symbolic use et abuse des clichés, peut-être à son insu. Sans réellement plagier, ils imitent, ils reprennent, mais ne laissent pas libre cours à leur créativité. La brutalité omniprésente du propos est appréciable, mais trop feutrée, trop réservée. Les harmonies et leads alternent correctement entre basiques et mélodiques, mais sans être réellement transcendants. Et surtout, si les compos sont toutes variées et accrocheuses, elles restent systématiquement prévisibles et peu recherchées.

Le principal défaut de "Engraved Flesh" se résume donc à cette trop grande prévisibilité générale. Car si les rythmes variés et accrocheurs font illusions durant les premières écoutes, l’absence de prise de risque, d’audace, ou l’absence de personnalité empêchent cet album d’être mémorable, même si cela ne doit pas faire oublier une réelle puissance et une maîtrise indéniable. N’est pas VADER qui veut. Symbolic se contente de perpétuer la tradition du Death Metal Brutal, et c’est ici à la fois leur défaut et leur qualité.




Rédigé par : ..::Ju::.. | 11/20 | Nb de lectures : 11725




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