Voici un album complexe. Et dans ce cas-là, le kronikeur a le choix, soit d’abandonner l’idée de faire la kronik, soit se concentrer et essayer de coucher sur papier ce que son écoute lui inspire. Il semble que la première option ait déjà été validée par un collègue (rhooo ce cafteur le bozy ;-) ) ce qui explique en grande partie le retard de cette kronik par rapport à la sortie du disque, qui date déjà d’une bonne année. On a droit à une seconde chance, et donc je m’y mets.

Et évidemment je sèche moi aussi, car cet album, même s’il est rempli d’éléments que je saurai facilement décrire, demande un peu plus que cela. Alors je vais lister les points qui me semblent importants, un peu au fil de ma pensée.

Je commencerai par les deux instrumentaux, qui sont l’œuvre de Nikos d’OUTCAST, car c’est d’actualité en ce moment. C’est inattendu de le voir se livrer comme ça à de l’orchestration symphonique, qui rappelle bien souvent le travail de Chris Antoniou dans CHAOSTAR. Et ma foi le résultat est particulièrement intéressant et réussi.

Symphonique le mot est lancé. SYMAKYA propose un Heavy Metal Symphonique et progressif, dans la lignée de SYMPHONY X, et des groupes français ELVARON ou HEAVENLY, dont les membres forment le trio (Mat d’ELVARON, Thomas qui a participé à un album d’HEAVENLY et Kevin qui officie chez SEYMINHOL). L’album d’un point de vue musical propose donc une musique à base de riffs purement électriques et d’orchestrations aux claviers (donnant les sonorités de piano, violons, cuivres…), de morceaux globalement longs (plus de 5 minutes) et d’un chant Heavy-Metal pas trop aigu qui survole le tout (proche d'un ROYAL HUNT par exemple).

Musicalement l’ensemble se tient bien. C’est très pro et carré, et très bien agencé. Je ne regrette finalement que le fait que les guitares solo – qui existent, mais pas assez à mon goût -, n’aient pas été poussées dans une direction Guitar-Heroe qui s’y serait bien prêtée (quitte à employer Nikos…). Le son de la guitare est assez ‘à l’ancienne’ je trouve, et aurait mérité un bon gonflement, pour gagner en puissance. Le mix a été confié à Simon Oberender, et le mastering à Sascha Paeth, qui sont loin d’être des inconnus. Et le résultat est très équilibré, permettant de bien profiter des aspects symphoniques notamment (à ce propos j’y note des similitudes avec ce qu’a pu proposer RAGE dans le passé).

Maintenant, là où ça se complexifie, c’est au niveau du concept de l’album, qui impacte l’œuvre dans son intégralité. Celui-ci est un continuel questionnement sur la présence de l’homme sur Terre, avec beaucoup de questions philosophiques et métaphysiques (pourquoi, et comment sommes-nous sur Terre ? Dieu existe-t-il et quelle valeur donner aux écrits de la Bible ? Quelqu’un veille-t-il sur nous ?...), sous couvert de traces et manifestations extraterrestres au travers de l’histoire. Et donc, au niveau paroles, ils ont fait dans la complexité, à déclamer ces thèmes.

Et je trouve que cela impacte directement le chant et sa capacité à fédérer. De temps en temps la mayonnaise prend (les très bons refrains de «Genesis » ou « Other Keys »), mais par moments non, car les lignes se retrouvent trop compliquées (surtout les couplets), sans vraie rime qui permettrait d’inconsciemment se raccrocher à la dynamique du morceau. L’exercice se veut complexe, c’est réussi. Il l’est peut-être trop. Trop de complexité finit par tuer l’intérêt de la musique. Il vaut mieux faire simple, se concentrer sur des mélodies accrocheuses, que de trop en faire.

Mais malgré tout, on ne peut que s’incliner devant l'ambitieux travail accompli ici. On martèle à longueur de kronik que la scène française est un vivier énorme de talents. Eh bien ! en voilà une nouvelle preuve. A peaufiner, simplifier peut-être, mais à suivre de près avec intérêt !


Rédigé par : BozKiller | 15/20 | Nb de lectures : 11951