SYCRONOMICA - Sycroscope (Silverwolf) - 11/01/2010 @ 08h13
Ach so… Une teutonnerie teutonnante! Rien de mieux pour égayer une soirée qu’une belle ambiance d’Oktoberfest. Pour ceux qui auraient loupé un épisode, (on ne vous en voudra pas hein !) Sycronomica est donc un groupe allemand oeuvrant dans le « black » sympho (oui je mets des guillemets, ça vaut mieux…) qui sort sont (déjà) troisième album.

Comme je suis un véritable samaritain, je vais vous épargner une analyse historique du black sympho. Tu connais Dimmu ? T’as vaguement entendu du Cradle ? Ca suffira pour situer là où les Teutons veulent nous mener.

En guise d’originalité, nos amateurs de choucroute laissent échapper de temps en temps les vocalises d’un imitateur de Roberto « Banania ».
Ach! Große rigolade ! J’ai bien eu du mal à étouffer l’hilarité qui me submergeait aux apparitions éclatantes du Pavarotti de la Forêt Noire.
Pour synthétiser, le groupe nous invite à voyager aux confins du kitch, du pompeux et du lourdingue. Allemand, je vous dis !

Pourtant, ça ne démarrait pas si mal avec une petite intro martial/néo-classique. Le premier véritable titre enchaîne dans la foulée avec la reprise du même thème mélodique. Ca passe plutôt bien jusqu’au break heavy bien épais à l’allemande. Cette rupture nous ramène dans les années 80 avec un bon vieux heavy épique des familles soutenu par un bontempi vintage tout droit issu de "The Final Countdown" de Europe. Dur ! Re-break lourdingue, retour du thème initial et paf ! Roberto déboule histoire d’enfoncer le clou et re-passage épique. Oui, il y a une tendance certaine à étirer les compos sachant que tous les morceaux seront construits à peu de chose près sur ce modèle.

Mais pour faire une bonne choucroute, il faut varier sa charcuterie et nos Allemands s’y emploient énergiquement. Ils n’hésitent pas à aller taper dans le heavy épique comme nous l’avons déjà vu. Mais ils n’hésitent pas à inclure des vrais morceaux de black, de l’acoustico-prog très Opethien ('Realm of Dust and Ashes'), du folk à tendance médiévale, du death avec growl ("The Call") et du gothique très Cradle avec piano langoureux exécuté par Richard Clayderman ("An Der Schwelle"). Ils n’ont pas non plus résisté à nous balancer une véritable ballade histoire d’achever l’auditeur et de mettre en valeur les capacités vocales de Roberto. Une vraie purge !

Après ce constat lapidaire, même s'il faut avouer que tout ce qu’ils touchent se transforme en cholestérol, je dois reconnaître un certain talent aux gaillards. D’une part ça joue c’est carré au possible. Le heavy épique avec duel de grattes à la Space Channel 5 fait toujours son petit effet même si dans le contexte ça sonne über kitch.
D’autre part, il n’y a pas à tortiller de la saucisse de Francfort, les Germains sont assez habiles pour pondre des thèmes mélodiques qui vont s’incruster dans votre petit cerveau.
On trouvera même un excellent morceau ("Embers") qui expose des oripeaux plus modernes. Il y a d’abord des riffs plus lourds, plus bûcheronnants et une atmosphère menaçante qui rappelle les anciennes BO de John Carpenter.

Pour info, les petits gars ne se gênent pas à chanter dans leur langue maternelle sur plusieurs titres. Cela apporte un peu de singularité aux vocaux qui en revanche eux restent extrêmes. Quant à la prod, elle est efficace sans confiner à l’exceptionnel.

Quel dommage de mettre au service du mauvais goût tant de technique et de talent ! Telle la Panzer division, les Teutons n’ont aucune pudeur à franchir toutes les lignes Maginot de la subtilité musicale. Pas la peine d’évoquer les photos promos Manowar style !
Certains vont dire que j’exagère et qu’au final Sycronomica n’est pas pire qu’un album de Dimmu. Déjà que pour moi Dimmu est pompeux à souhait mais là on touche des sommets grâce à Roberto « Banania ».

Maintenant, si vous êtes un inconditionnel de Jeff Koons, ce skeud sera pour vous un collector ou si vous êtes un drogué au black sympho et votre état de manque est insupportable. Mais je conseille cette kitcherie aux autres aussi. D’abord c’est pas mal fait, ensuite lorsque vous organiserez des soirées et que l’ambiance aura tendance à s’évanouir, un petit coup du Pavarotti de Bavière et c’est reparti pour un tour. Il n’y a rien de mieux qu’une bonne grosse rigolade teutonne pour raviver vos soirées de poivrots. Comme le porno allemand, c’est over the top !!


Rédigé par : Dark Rabbit | 10/20 | Nb de lectures : 11190




Auteur
Commentaire
Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 11/01/2010 à 10h05 - (79560)
Trois chroniqueurs différents pour aboutir à trois fois la même note. :D

Ce groupe est très moyen. Très.

RWIN
Membre enregistré
Posté le: 11/01/2010 à 11h44 - (79563)
Effectivement... Il y a quelques bonnes idées mais vraiment trop peu. Je le trouve limite chiant cet album. En bref : un bon gros "mouais bof".



DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 11/01/2010 à 12h42 - (79565)
Au moins, ils sont constants ;)

Non mais il faudrait juste acheter un bontempi plus performant et puis gicler les vocalises du ténor d'opérette !
A ce moment là, on pourra peut-être causer sérieusement.

Nem Vapeur
IP:83.197.112.167
Invité
Posté le: 11/01/2010 à 23h24 - (79577)
à mon avis le "Roberto Banania" c'est surtout un Vortex du pauvre.

C'est bien foutu mais sans intérêt, sans inspiration, triste comme un poulet du dimanche sans patates cuites dans le jus.

Je mets pas la moyenne, 8/10 maxi.

Nem Vapeur
IP:82.122.37.80
Invité
Posté le: 12/01/2010 à 13h38 - (79595)
8/20 bien sûr

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker