Sybreed est un groupe débarquant de Suisse dont les membres (sauf le chanteur) sont des ex-Rain. On retrouve donc Drop (guitares, programmation), principal compositeur du groupe, Alex (batterie et percussions), Burn (basse) et Ben (chant).

« Slave Design » est un subtil mélange d’éléments issus du death et du hardcore enveloppés d’une couche épaisse et savoureuse d’indus. En bref et pour tenter de situer la musique du groupe, on pourrait parler de deathcore industriel. Rien que ça ? Certainement pas ! C’est plutôt l’essence de ces 10 titres que compte leur premier album. L’écoute attentive révèle d’autres surprises prouvant que les influences de Sybreed sont variées.

On pense assez rapidement à Fear Factory lors d’une première écoute. Il est vrai que Sybreed incorpore habilement toutes les caractéristiques fortes de FF : rythmiques basse-batterie-guitare percutantes, nappes de clavier aux ambiances cyber et envolées mélodiques appuyées par un chant clair. Les titres « ReEvolution » ou « Decoy », pour ne citer qu’eux, prouvent que Sybreed apprécie la bande à Burton Bell.

Mais Sybreed transcende cette influence majeure! Tout d’abord, les parties agressives de chant sont de type hardcore , c’est à dire hurlées, éraillées et très énervées. Elles sont aussi parfois doublées par un chant mélodieux et clair. Le coté indus est quant à lui beaucoup plus affirmé : les arrangements électroniques et autres nappes scintillantes de synthé sont présents sur tous les titres et ressortent magistralement lors des refrains mélodiques et sur certaines intros ( « ReEvolution » entre autres).

Parlons en justement de ces parties mélodiques ! C’est vrai qu’elles sont sacrement accrocheuses comme sur le tubesque « Decoy » avec son coté Paradise Lost moderne qui m’a laissé sur le cul , excusez moi l’expression, ou encore sur « Rusted ». Cependant à force de vouloir trop « accrocher », certaines tombent trop facilement dans le gentillet rock gothique, un peu trop niais à mon goût, d’autant plus que le chant clair y prend des accents pop larmoyants (affligeant sur « Next Day »…) ! A noter aussi au passage, la présence du très commercial et très mou « Critical Mass » qui clôt l’album ! J’ai du mal à comprendre ces choix car ils dénaturent un peu l’agressivité des autres titres…Par ailleurs, certains riffs de guitares mériteraient, selon moi, de gagner un peu plus en diversité sonore et le son global, un poil trop massif, d’être retravaillé à l’avenir.

Certes j’ai été un peu brutal dans mes propos, mais il ne faut pas se braquer car les autres ingrédients mettent l’eau à la bouche ! Voici un petit aperçu : « Bioactive » et ses sonorités de clavier proche de No Return, ses gros breaks à base de riffs death et de mise en place de folie, sa trame de boite à rythme drum’n’bass (hallucinante intégration à l’ensemble), et ses voix cyber trafiquées. Ou encore le fou « Machine Gun Messiah », qui nous gratifie d’accélérations barbares, d’arrêt brutaux, de riffs dissonants et de plans déstructurés, le tout servi par un chant d’écorché vif !

Vous l’aurez compris, une description plus poussée ne suffirait pas, il faut l’écouter ! Si vous aimez le hardcore, le métal cyber, l’indus plus traditionnel et même la techno, Sybreed est fait pour vous ! Ce groupe, qui fera parler de lui à coup sûr est parvenu, malgré quelques regrettables erreurs (de jeunesse ?), à concilier efficacement plusieurs genres pour donner un style frais et novateur aux ambiances plus organiques que froides…


Rédigé par : SkePtikFleSh | 15/20 | Nb de lectures : 12092