Quand on reçoit un promo de chez Razor&Tie, il faut se méfier, ça sent le piège. Mes oreilles se remettent à peine du dernier Sylar que voila SWORN IN qui, s’il n’atteint pas les tréfonds d’indécence du disque de leurs copains, n’en nage pas moins dans la frange du Hardcore sponsorisé par une quelconque boisson énergétique sucrée. SWORN IN est le genre de groupe qui va mettre tout ce qu’il aime sur son album. Il aime écouter Emmure et taper ses copains dans le pit, il va mettre des « riffs » à la Emmure. Il aime écouter The Acacia Strain pour dire qu’il écoute du death metal, il va mettre des breaks à la The Acacia Strain. Il aime sortir s’enjailler le samedi soir en boite de nuit, il va mettre des petits passages « électro/Dubstep » pour faire bien. Il aime les trucs un peu techniques alors il va tenter des parties un peu fofolles à la Beneath The Massacre pour faire genre « Hey frère, je sais jouer t’as vu, mon batteur peut même faire des blasts s’il veut ». Mais au fond de lui SWORN IN est un gentil garçon alors il va mettre plein de chants clairs pour montrer à sa petite amie en train de se lisser les cheveux qu’il est un romantique même s’il prend des selfie à poil. Il aime bien les trucs un peu intellectuels aussi, ça fait crédible donc parfois il écoute Between The Buried And Me alors il se dit que ça ferait bien de mettre des passages un peu prog pour les nuls. Enfin, il a découvert le neo-metal il y a peu, mais le vrai, celui des origines donc son chanteur se lance dans des petites imitations de Jonathan Davis histoire de faire bien les choses mais, bon, on ne va pas se mentir, c’est raté. Il écoute aussi plein d’autres choses comme Suicide Silence, My Chemical Romance ou leurs copains de Chelsea Grin… Puis tant qu’à faire il va emprunter le fer à lisser les cheveux de sa copine, pour être présentable sur scène.

Que retenir de tout ça ? Ben finalement pas grand-chose… On va tout de même mettre en avant quelques point positifs : la production est de qualité, gros son, gros effets, guitares ultra fat type « on écoute du djent et on est super fan de Meshuggah depuis qu’on a téléchargé Obzen ». Sur le point du son, rien à redire, c’est bien lourd et parfaitement produit, c’est le plus important dans le genre. Ensuite, on soulignera l’envie d’aller de l’avant du groupe qui a bien fait évoluer son style depuis le premier album. Saluons donc l’envie d’évoluer et de ne pas stagner, pas la qualité de cette évolution, ne poussons pas.

« The Lovers/The Devil » est un disque qui court dans tous les sens et fait n’importe quoi sans aucune raison valable, un peu comme un enfant hyperactif au parc municipal. Prenons un morceau comme « Oliolioxinfree » qui ressemble à son titre : on ne comprend rien et on n’a pas la moindre idée d’où ces braves garçons veulent aller. Mais le savent ils seulement eux-mêmes ? On à l’impression que ce pauvre chanteur va s’étrangler à un moment, c’est assez déstabilisant et un peu triste en même temps car on sent qu’ils mettent beaucoup de cœur et de passion mais le constat est le même : cela ressemble à un gros bordel sans nom. Tout le disque peut être résumé là dedans, un gros bordel sans nom où la plupart du temps toutes les tentatives d’originalité et de simili prises de risques se cassent la gueule. On dénombre aussi deux interludes electro-ambient pour casser la routine « cris deathcore/chant clair/breakdown/riffs deathcore/sons chelou/passes néo-métal et touche émo pour serrer des meufs en boite ». Bref, la meilleure chose à faire ici est encore de passer son chemin tout en jetant un œil en guise de curiosité malsaine lorsqu’on croise un accident sur le périph' ou sur l’autoroute.




Rédigé par : Seb On Fire | 06/20 | Nb de lectures : 8557