Histoire de prendre les devants et de couper court à un débat stérile. NON ! Sworn n’est pas vraiment un groupe de black. D’ailleurs, le groupe le clame haut et fort, ils font du "Melodic Extreme Metal". Malgré cela, nos lascars persistent à se maquiller comme tata panda du fond des bois.
Un chanteur et un bassiste plus tard, Sworn nous revient avec leur deuxième album. Dire qu’il était attendu est un mot un peu fort mais il faut avouer que le premier avait provoqué un léger bruissement dans les feuilles. A ce titre, je vous incite à jeter un œil à l’excellente chro du non moins excellent Dungorpat.
Comme la pochette l’indique, le plus suédois des combos norvégiens nous propose un voyage dans le chaos des guerres antiques. Sparte, nous voilà !!!

Pour le plan de bataille, plusieurs stratégies sont mises en œuvre. Pour une bonne guerre, il fallait quand même une petite dose de black quand même. C’est ainsi que l’artillerie se montre véhémente au niveau du blast et des vocaux criards. Il se peut même que tout cela prenne une tournure assez méchante sur "Carnal Monuments" dont le démarrage rappelle volontiers 1349 ou le Keep Of Kalessin d’"Armada".
Pour le renfort, les Norvégiens ont fait appel à une faction de Vikings qui vient de Göteborg pour nous asséner de véritables assauts de death mélodique et pour harmoniser l’ensemble, ils n’ont pas hésité à faire appel au général heavy metal (oui, oui celui des années 80 !).
Ainsi, le combat apparaît fluide, fort mélodique et entraînant.

Le soldat Sworn aime varier sa tactique. Il montre des velléités à varier les ambiances, les rythmiques et le chant. En effet, le hurleur nous gratifie de quelques growls et de passages narrés. De même, les atmosphères nous baladent du mélancolique "Damnation Spawned" au très païen "The Arcaic Wraith" en passant par le funèbre "Carnal Monuments".
Ne reculant aucunement devant les intimidations adverses, Sworn se permet dès le deuxième titre à une galopade épique de plus de huit minutes qui se révèle être le morceau de l’album tout simplement.

A la fin du combat, que reste-t-il de nos guerriers ? Ce qui est évident c’est que l’ensemble est fort bien balancé. On note un vrai talent mélodique et il est probable que les adversaires finissent par chantonner les refrains ennemis en prenant leur douche. Au niveau technique et de la production, rien à redire ça joue et ça envoie. Non, rien à redire, on prend plaisir à l’écouter et le réécouter cet album. Mais…

Oui ! Il y a un mais… Le gros hic est que tout ça manque un tantinet de personnalité. J’ai pensé à pas mal de gens lors de l’écoute et ça va de Dissection, en passant par Kampfar et puis un petit détour par Arckanum, pour finir par un Primordial. Et encore, je vous évite toute la liste du death made in Göteborg et le heavy ! (Je sais, je suis sympa !!)
Mais le gros problème à mon goût, c’est qu’à la place de nous transporter en pleine guerre antique, on se retrouve le plus souvent au bois de Vincennes en train de prendre part à un jeu de rôle grandeur nature et armé d’une hache en mousse. Vous me direz c’est déjà pas mal mais lorsque Primordial me fait frissonner des pieds jusqu’à mon cerveau abîmé, Sworn se contente de me tenir éveillé. Le morceau de huit minutes est bon et son crescendo avec la voix parlée rappelle inévitablement nos Irlandais mais on se demande où est passé le souffle épique qui aurait dû nous submerger jusqu’aux larmes.

C’est peut-être idiot mais je n’y peux rien ! Je trouve la galette excellente et je la réécoute avec plaisir mais à ma grande déception, je ne suis jamais envahi par la tempête épique qui devrait me terrasser. La brise est agréable et véhémente mais ce sera tout.
Si vous voulez du mélodique, achetez plutôt le dernier Arckanum qui lui est pour le coup une bonne tarte dans la face de 2009 !!!


Rédigé par : Dark Rabbit | 14,999/20 | Nb de lectures : 10921