Les infos sont rares sur Switchblade. Tout au plus savons-nous qu’ils ont sorti 3 albums, dont un split avec Cult Of Luna, et quelques Eps, que c’est un trio et qu’ils ne nomment ni leurs albums ni leurs titres. Difficile donc de cerner le groupe avant écoute, bien que le style de leurs compagnons de label puisse nous aiguiller sensiblement : Old Man Gloom, Breach, Abhinanda pour n’en citer que 3 : ça sent le HxC ! 6 titres pour 47 minutes de musique quasiment instrumentale, voici ce que nous propose le troisième effort des Suédois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit plutôt d’une bonne came.
Concrètement, nous avons affaire ici à un Post Hardcore aux relents Noise, Stoner voire Doom de tout premier ordre. D’aspect simpliste, les compositions se dévoilent plus profondément au fur et à mesure des écoutes, et révèlent une richesse insoupçonnée de prime abord. Alternant plages très calmes et passages plus bruts et intenses, Switchblade nous convie à un véritable voyage intérieur. La guitare, entre accords dissonants, mélodies sous-jacentes et jeu délicat, se combine parfaitement avec la basse distordue pour créer un tissu sonore dense, mais très aéré. La batterie, au jeu groovy et syncopé, joue admirablement sur les nuances de frappe pour appuyer avec le maximum d’efficacité le panel sonore fabriqué par ses 2 compères. Quelques loops viennent agrémenter deci-delà qui des intros, qui des passages calmes et planants. Quant au chant, typé Hardcore/Screamo, il apparaît pour la première fois à la toute fin du titre « 03 », en point d’orgue d’une montée en puissance qui aura mis 7.42 mns pour éclater. On le retrouve sur le titre « 04 » et sur le dernier titre. Utilisée avec parcimonie mais de manière ultra efficace, la voix de Anders Steen ajoute à la musique une touche torturée du meilleur alois. Le son de l’album est bien évidemment le plus brut et proche du son naturel possible. Il n’en est pas moins très clair, parfaitement équilibré et nuancé et dessert au mieux les compositions du trio.
Entre les montées en intensité de « 03 », « 04 » et l’efficacité toute organique de « 01 » par exemple, le panel des émotions se fait plus vaste à chaque écoute. Il y a de la noirceur, de l’introspection, de la puissance tellurique, de la beauté aussi. On pense tour à tour à Neurosis dernière période, Pelican, Unsane en moins urbain, Envy, Isis, Cult of Luna…. Switchblade, chantre de la montée en puissance, m’a véritablement surpris tout d’abord et envoûté enfin. Définitivement intéressant, ce disque tournera encore souvent sur ma platine…


Rédigé par : Ocean? | 16/20 | Nb de lectures : 8995