SWASHBUCKLE - Back To The Noose (Nuclear Blast/Pias) - 24/06/2009 @ 08h29
Extrait du journal de bord du Capitaine Téhohéf de la Choucrouterie du Spack, Comte de Krutbur. Commandant de bord de la Frégate Flammenküche, en mission de surveillance dans la mer des Caraïbes, pour le compte du bon Roi des François élu par le Soleil, nommé par notre Seigneur Dieu, Ludovicus, quatorzième du nom.

(Pour une meilleure lecture, le journal a été mis en forme et traduit en français lisible par tout un chacun).

« 07 juin 1666,
Cela fait maintenant deux jours que nous louvoyons le long des côtes de Saint Domingue à la recherche de ces maudits flibustiers s’adonnant à la piraterie quelque part dans cette immensité salée.
Ce matin, vers sept heures, un de nos canonniers, le marin Seppi, est mort du scorbut. Le médecin de bord, Hans Em Schnokeloch, n’a pu que constater le décès. Le cadavre a été envoyé par le fond après un semblant d’office religieux. Déjà le dixième qui meurt depuis le départ.
Vers midi, branle-bas de combat, la vigie a repéré une voile à l’horizon. D’après les calculs, si nous ne changeons pas de cap, nous serons sur ce navire dans quatre heures tout au plus.
15h20, le vent a changé de sens, diablerie marmonnent certains loups de mer. Je ne sais que penser. Le vent ne change jamais de direction par ici. De plus il semble que le navire au loin continue de bénéficier du vent lui aussi. Après de nouveaux calculs, nous serons capable de voir sous quel pavillon bat cette voile qui se rapproche dans tout au plus une heure.
16h45, Tout le navire est en effervescence, chaque marin est à son poste de combat. On a fait donner du rhum et de la viande séchée à tout l’équipage. On ne devrait jamais combattre le ventre vide. Car combat il va y avoir. Le navire est un sloop, plus petit et rapide que notre frégate. Mon incompréhension est grande, jamais cette coque de noix faiblement armée n’a cherché à cacher son pavillon noir. Dès qu’elle sera à bonne distance, nous pourrons la couper en deux grâce à notre puissance de feu. L’ennemi le sais, pourtant il s’en moque.
Certains hommes sont très nerveux et parlent de la légende du Swashbuckle, ce sloop maudit, sorti tout droit des enfers avec seulement trois hommes à son bord. Pas de quartier pour ces pirates fantômes.
Si la rumeur se répand, je serai à la tête d’un navire démoralisé, le combat sera perdu d’avance. Il me faut calmer le jeu et mettre au frais ces vieux bourlingueurs qui sèment le doute et la peur. Je demande au Maître Seppala d’aller quérir un de ces fauteurs de troubles.
17h20, Déjà le soleil commence à perdre de son intensité. Le vent s’est calmé. Le sloop est resté à bonne distance. Qu’attend-il ? La nuit peut-être ?
J’ai reçu ce vieux quartier-maître, Gus Lekmihamorch, que tout le monde appelle Langue Fourrée. Je lui ai demandé de m’en dire plus sur cette légende. Il était terrifié rien qu’à l’idée d’en parler et ne s’est adressé à moi qu’à voix basse. Il paraît que ce bateau vient des nouvelles colonies britanniques d’Amérique, d’une ville appelée New Jersey, quelque chose comme ça. A son bord 3 marins et un perroquet. Un certain Commodore Redrum est au poste des guitares, un Amiral Nobeard est lui au poste de basse/chant et enfin le Captain Crashride à la batterie. C’est un vaisseau dirigé par de hauts gradés ma foi. Quant à ces postes je n’en ai jamais entendu parler. Ces colons sont étranges. Le vieux marin m’a encore dit que ce navire était hanté et qu’il revenait régulièrement du monde des morts pour assouvir sa faim inextinguible de pillage, viol, meurtre et boisson. Il paraîtrait même que lors de ses apparitions et jusqu’à son départ, chaque action du sloop ou de ses hommes se fait accompagner d’une musique du diable, qui fait même fuir Eole et Poséidon. On raconte même que l’équipage a vendu son âme à un Démon du nom de Nuclear Blast. Et que maintenant le Swashbuckle répand pour la première fois son aura noire et lugubre pour le compte de ce démon. Jamais une aussi grande malédiction ne se sera abattue sur un navire de sa toute puissante majesté Louis.
Je reste sceptique, après vingt ans à bourlinguer sur toutes les mers connues du globe, je n’ai encore jamais entendu parler de vaisseau fantôme. Ce ne sont que des mythes créés pour effrayer les jeunes matelots. J’ai quand même un doute qui subsiste au fond de moi-même. Ce vieux marin était tellement sérieux et apeuré que l’angoisse m’étreint quelque peu.
18h41, Le sloop n’a pas bougé d’un pouce. Le vent s’est éteint, la lune a disparu, il fait nuit noire. Mon équipage a la peur au ventre, je le sens. On distingue juste la lueur d’une lanterne chez ces maudits pirates.
Le prêtre est surchargé, chaque homme veut se confesser et recevoir les derniers sacrements. Chaque homme sent que ce soir c’est le dernier soir.
19h11, une musique diabolique s’élève au-dessus du sloop, quelques-uns de mes hommes se jettent à la mer et essayent de regagner Saint Domingue à la nage. Les fous.
19h12, un éclair a jailli du bateau pirate et m’a touché en pleine tête. Le doc m’a pansé la caboche. Je ne comprends pas, je n’ai aucune blessure. Mon esprit, lui, semble plus lucide. J’ai l’impression d’avoir acquis un savoir oublié ou inconnu. Cette musique qui s’élève du navire hanté ne me semble plus diabolique. J’en saisi les subtilités, les nuances. Serais-je moi aussi maudit ? J’appelle le prêtre pour qu’il me bénisse.
19h14, le sloop hisse la grand-voile sur fond de musique acoustique. Quand tout à coup, autour de moi dans une litanie infernale, des hommes s’écroulent, le médecin accourt. Aucune chance de les secourir, le scorbut vient de les terrasser, accompagnés dans leur mort par un morceau Thrash, mélangé à du Hardcore du plus bel effet.
Une partie des survivants essayent de fuir. Sur-le-champ je fais monter une potence et j’en pends quatre pour l’exemple, toujours cette musique Thrash/Hardcore en fond, avec de bien beaux passages crossover. On dirait du Municipal Waste. Je ne comprends pas vraiment tout ce que je ressens, je dois quand même continuer la lutte.
19h21, la nuit s’éclaire et, instantanément, les nuages couvrent tout, comme si le ciel nous tombait sur la tête.
Je ne dois pas céder à la panique et montrer à mes hommes que leur chef tient haut la barre. Je fais charger les canons de douze livres plus quelques-uns de 8. Dans ce brouillard on ne voit plus rien, Dieu seul, sait où se trouve ce maudit bateau.
Soudain, c’est l’apocalypse, un déchaînement de feu, et d’acier, de chair et de sang. Je n’ai pas le temps de donner l’ordre de tirer que déjà la proue est déchiqueté par une rafale de boulets.
Le navire prend de la gîte et commence à sombrer. Toujours cette musique violente et Thrash, tel un hommage à Wehrmacht. Cette voix est terrifiante, quel coffre. Je file vers mes quartiers, autour de moi les morts et les agonisants, afin de récupérer le journal de bord et quelques affaires.

(A partir d’ici, le récit fut rajouté par le commandant bien plus tard)

A peine sorti sur le pont que je suis fait prisonnier dans un vulgaire filet de pêche puant le poisson rance. Je ne vois rien. Je suis amené sur le sloop et jeté à fond de cale, pieds et poings liés par d’épaisses chaînes, m’empêchant tout mouvement.
Sur le pont du Swashbuckle, les trois bougres fêtent leur victoire à grands coups de tournées de rhum. Encore un morceau bien Thrash. ! Pourquoi dans ma tête, pensais-je au chanteur de Green Jellÿ ? Toujours ces refrain façon Hardcore et sur ce morceau un passage digne de Megadeth.
L’air se remplit ensuite d’un mélodie acoustique, tel un intermède un peu Tzigane, bien triste. Je ne peux m’empêcher de verser une larme en pensant aux morts.
L’alcool aidant les pirates deviennent mélancoliques et causent au son d’un accordéon. Soudain une corne de brume surgit et la musique se transforme en morceau de Steelband. On entend d’autres voix, féminines et autres. La terre, on est à quai ? Je n’en sais rien. Une explosion, et dans ce fracas assourdissant, l’un des pirates crie tel un hommage à Megadeth : « Take no prisoners, Take no Shit ». La musique du diable reprend . C’est vraiment du bon Thrash Old School. Un bon mélange de Municipal Waste et de M.O.D., Des mosh-parts fusent dans tous les sens. On en perd ses pellicules ainsi que quelques litres de sueur.
Apparemment on est toujours sur l’eau, ces fous ont attaqué un autre bateau. C’est sûr nous étions en mission, armés jusqu’aux dents. Pas de butin à se faire. Alors pour se rattraper ils se permettent un extra. Pas de proie, pas de paie ! Ce morceau est vraiment Hardcore à mort. S.O.D., M.O.D., Spudmonsters etc.
Pour se reposer, ces pirates légendaires entament un morceau acoustique du plus bel effet qui me donne le cafard. Reverrai-je un jour le soleil et la mer ?
Surgit dans l’air, un morceau violent et brutal, qui éclabousse et tabasse grave. Un Hymne. Un grand moment de touta touta façon Punk, souligné par une guitare suraiguë et une voix proche d’un bon chanteur de Death.
C’est l’heure ensuite pour ces mécréants de se bourrer la gueule à grand coup de litrons de grog. Ce titre est d’une brutalité s’approchant furieusement du Grindcore/Brutal Death dans sa deuxième partie.
Le vent se lève, je le sens, le navire va plus vite. Au son d’une douce mélopée acoustique, nous voguons, apparemment toutes voiles dehors. On me jette un bout de pain que j’ai du mal à manger, tellement il est dur et habité.
Puis tout à coup, un cri, « Attaque », le bateau est pris à parti par un navire ennemi. Toujours cette voix de bidet qui me ravit pour je ne sais quelle raison. C’est court mais limite Thrash/Death. Ca dévaste le sloop ! Puis tout redevient paisible.
Je n’avais pas remarqué que quelqu’un avait une jambe de bois, je l’entends maintenant sur le pont du navire. Ca commence comme du Anthrax, puis ça défonce tout sur son passage. Je ne peux résister à l’envie de penser que depuis le début, je ressens des influences du genre County Medical Examiners, Splatterhouse, Zombie Ritual et toute cette scène bien sympa.
Le bateau est emporté dans un tourbillon Hardcore de courte durée mais d’une intensité sans bornes.
Tout se calme et les marins du Diable discutent entre eux de nouveau au son de l’accordéon. On dirait qu’il y a une autre personne là haut qui les met en garde contre quelque chose ou quelqu’un.
Soudain, comme venu des profondeurs, la coque du bateau craque de partout. L’eau s’engouffre par toutes les fissures possibles. Un cri semblant venu tout droit de la NWOBHM se fait entendre, suivi d’une cavalcade Thrash. Je ne dois mon salut qu’au fait que les points d’attache de mes chaînes aient cédé avec brutalité. Je nage parmi les tonneaux et les débris de bois. J’aime le son un peu Heavy de cette guitare qui me donne envie de me surpasser. Ca cogne sévère à la double.
Je m’extrais de la cale. Sur le pont c’est la panique. Le vaisseau fantôme se fait réduire en poussière par je ne sais quoi ou qui. Je ne vois rien, l’eau de mer me brûle les yeux. J’entends juste de longs cris qui ponctuent la musique qui flotte dans les airs. Quelques riffs à la Slayer peut-être aussi.
Je tombe, atteint par un morceau d’écoutille.
Lorsque je reprends connaissance, je suis en train de flotter sur un bout du navire. La malédiction est finie. Ces fanfarons et autres fiers à bras n’en mènent pas large, accrochés à des tonneaux de rhum vides et autres bouts de mâts. Un air de tristesse passe au-dessus de nos têtes. Il se mélange au bruit des flots qui nous entourent. La pluie tombe. Tout est fini. Je sens contre moi le livre de bord. Peut-être que quelqu’un le trouvera.
Un Hurlement : « Requins »
Nous voilà, pour finir, transformés en appâts à requins. Qui de nous y passera le premier. Intense brutalité musicale.
Quel morceau puissant, je ne sais pas pourquoi mais tout le long je n’ai arrêté de penser à Municipal Waste. »

Fin du récit.
Je referme le livre de bord, tout chamboulé par la lecture de cette histoire incroyable.
La vache, au temps des pirates, ils connaissaient déjà le Metal ? D’où vient cet éclair qui donna tant de savoir à ce capitaine ?
Je me dirige alors vers la médiathèque jouxtant la bibliothèque. Lettre S… Putain ! (oups) J’y crois pas. Y’a un groupe qui s’appelle Swashbuckle. Je mate les titres des chansons. On les retrouve en partie dans le récit. Incroyable.
Je l’écoute. Paf, excellent !
Des titres avec des refrains scandés comme des chansons à boire. Un croisement entre du Hardcore, du Punk, du Thrash, du Death, un soupçon de Heavy et quelques pointes de Grind/Gore.
Si vous aimez M.O.D., S.O.D., Anthrax, Megadeth, Municipal Waste et toute la nouvelle vague de Thrash Old School, alors vous serez servi avec Swashbuckle et ses mosh-parts du tonnerre !
Et surtout cette voix, mais quelle voix, absolument géniale.
Quant à l’image de pirate, à part dans les titres, les paroles, quelques interludes et le look de nos gaziers, la musique elle n’en a pas vraiment l’apparence. Certes la façon de chanter, quelques refrains et certains passages font un peu pirate. Mais avec une autre image derrière, ça aurait pu passer pour du Choucroute Thrash, Cassoulet Metal ou encore du Hooligan Football Speedcore. Bref on s’en tape !
Perso, si je veux écouter un truc qui fait plus pirate, je me tape Alestorm. Ou je relis les paroles de Running Wild.
Le premier méfait des pirates était, je trouve, beaucoup plus mou, moins inspiré, pataud. Celui-ci, est une pure boucherie. A la première écoute, j’ai trouvé ça quelconque. Maintenant je peux plus m’en passer. C’est d’une efficacité redoutable. Assurément une bonne surprise, car j’étais parti pour bien les ruiner ! Je m’en vais de ce pas demander l’absolution et commander cet album de dingue !!

Myspace - 290 téléchargements


Rédigé par : Elsass Chris | 15/20 | Nb de lectures : 10282




Auteur
Commentaire
Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 12h15 - (72663)
Ouah quelle chro !!



BozKiller
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 13h14 - (72667)
Bravo pour cette kro inspirée! excellente!



juj
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 13h17 - (72669)
essai

TRAUMATISM
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 13h33 - (72673)
Merde j'ai les yeux qui piquent, putain c'était long mais bien marrant... En gros ce qu'il faut retenir "Si vous aimez M.O.D., S.O.D., Anthrax, Megadeth, Municipal Waste et toute la nouvelle vague de Thrash Old School, alors vous serez servi avec Swashbuckle et ses mosh-parts du tonnerre !", alors ok !!!!!!!!!!

djabtrash
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 13h46 - (72676)
Très bonne chro', le chroniqueur a bien trippé :)

Sinon j'ai écouté l'e card plusieurs fois et j'avais peur d'un truc à la Alestorm/Running Wild (sympa 2 secondes pour le délire mais pas trop fan) et j'ai pris une grosse claque.

Comme dit dans la chro', du bon gros thrash/hxc/crossover bien brutal, accrocheur et efficace.
Et pour ne rien gâcher les morceaux acoustiques sont excellents, et le clip du single CRUISE SHIP TERROR est juste monstrueux.

Bref le délire pirate est limite secondaire ici, quand on écoute la musique c'est juste de l'excellent thrash/hxc/crossover qui défouraille, et si en plus le trip pirate plaît à l'auditeur tant mieux.

Destroyer
IP:195.93.102.8
Invité
Posté le: 24/06/2009 à 14h12 - (72678)
Pas eu le courage de lire la chro', trop compacte dans le texte

Misantroll
Membre enregistré
Posté le: 24/06/2009 à 19h04 - (72695)
terrible la chro

en plus j'ai entendu un titre et ma foi ça m'a l'air bien sympa a priori comme ça

à confirmer quand j'aurai l'occasion de jeter une oreille au reste de l'album

Elsass chris
Membre enregistré
Posté le: 25/06/2009 à 15h48 - (72735)
Merci, ça fait plaisir.
Ce groupe est vraiment puissant.
J'essayerai de faire moins long la prochaine !

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