SWALLOW THE SUN - New Moon (Spinefarm/Season Of Mist) - 12/03/2010 @ 09h09
Swallow The Sun vient de rentrer dans une nouvelle phase lunaire. Au terme d'une lente révolution astronomique qui a culminé avec le EP « Plague of butterflies », face la plus sombre du groupe, une nouvelle lune s'offre aux rayons solaires et dévoile son premier croissant. Dès lors, la musique des Finlandais réapparaît dans notre ciel nocturne fraîchement altérée, développant les ambiances, les techniques vocales et instrumentales, les structures dans des directions parfois surprenantes mais qui offrent une synthèse remarquable de leur mutation.
Dès l'écoute des premiers morceaux on est frappé par l'accroissement du vocabulaire musical mis en œuvre dans les compositions, en particulier par le chant de Mikko Kotamäki dont les progrès techniques sont notables. Outre ses growls désespérés, le vocaliste déploie un chant clair magnifique qui sublime la douce mélancolie de ses textes et plus surprenant un chant black franchement agressif sur quelques accélérations significatives du rythme. Les diverses modulations du chant accompagnent des morceaux aux structures plus complexes qu'auparavant, majoritairement mid tempo là où le groupe avait assis sa renommée sur des bases nettement plus doom. Faut-il y voir un lien avec l'arrivée de Kai Hahto (Wintersun mais surtout Rotten Sound!) à la batterie? Exit donc ces longues plages épurées où quelques notes émergent du silence glacial, la nouvelle identité du groupe se rapproche plus des canons du doom/death des Katatonia et autres My Dying Bride. Du coup les mélodies sont largement mises en avant, la tonalité générale plus poétique et l'ambiance moins lourde que par le passé.
Pas d'affolement toutefois, si la production s'est éclaircie on reste bien sur les territoires crépusculaires du groupe mais pourvu d'une nouvelle grille de lecture. Le début de l'album nous en fournit même la clé avec le premier titre, « These woods breathe evil », référence directe à la black lodge de Twin Peaks. Là où les hiboux ne sont pas ce qu'ils semblent être, le morceau propose de glisser dans cette dimension onirique à l'orée des bois de Ghostwood afin de mieux vous perdre sur ses sentiers.
Malgré quelques morceaux moins mémorables par la suite, l'attention est maintenue jusqu'à la pièce maîtresse de l'album, « Lights on the lake (Horror pt. 3)», un titre gluant de noirceur porté par le dialogue entre le chant de Kotamäki et d'une certaine Aleah, tous deux campant les acteurs d'une tragédie au moins aussi lugubre que la trame du précédent EP. Notez à mi-course le furieux intervalle en tremolo -soulignant le désespoir du père- qui devrait ravir les amateurs de black et témoigne d'une certaine audace de la part du groupe.
La fin de l'album se poursuit crescendo jusqu'au majestueux « Weight of the dead » dont le dernier mouvement devrait en scotcher plus d'un à ses enceintes. Le principe même du doom porté à son meilleur niveau : la musique se purifie et s'alourdit progressivement jusqu'à l'excellence.
En attendant que Swallow The Sun continue sa course jusqu'à une lune plus gibbeuse ce disque risque fort de tourner régulièrement dans ma platine tant la richesse de son matériau prête aux rêveries les plus fantasques, jusqu'à la sur-interprétation s'il le faut. Un nouveau jalon dans la carrière jusque-là exemplaire d'un des meilleurs groupes de doom/death actuels.
Magnifique album !
Le meilleur depuis leurs débuts.
Aucun titre à jeter juste "...and Heavens Cries Blood" un ton en dessous.
Prod parfaite, artwork magnifique.
Compos plus variées et des progrès au chant comme souligné dans la chro.
Et en live ils sont vraiment très bons.
Très bon moment au Biebob dimanche 7 mars en ouverture de Katatonia !
Panzerspider Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 11h20 - (81689)
La chro est alléchante. M'en va écouter ça dans ma tannière...
tetragrammaton Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 11h59 - (81693)
Oui un album très bon, sans surprise, mais très bon.
Maxgrind IP:86.68.21.46 Invité
Posté le: 12/03/2010 à 12h58 - (81699)
Comme il est dit, un des meilleurs groupes de Doom/death avec Draconian pour ma part :D
J'ai adoré la chanson New Moon et je trouve également que le chant a progressé.
Que du sublime en perspective et de quoi planer.
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 13h24 - (81701)
meilleur que "Hope", mais pas au niveau des deux premiers. par contre, quelle voix de Kotamaki!
je me passe surtout le titre "Servant of Sorrow" qui est efficace!
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 14h21 - (81705)
Enorme ! Rien à jeter dans leur disco. La preuve une fois de plus...
SIMOVAR Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 16h14 - (81711)
superbe chronique.
ce disque est un bijou. j'étais au concert du Biebob en Belgique dimanche, la presta est géniale, on revit le cd avec un son qui déboite et des musiciens talentueux ... le nouveau batteur est un FOU des rythmes infernO...
J'adore cet album.
Les compos sont excellentes, il y a une vraie personalite, une ambiance sombre et froide. C'est planant a souhait. Quand on lis les coms ci dessus, chacun a sa chanson fetiche, jamais la meme.
Les finlados m'ont vraiment conquis, rien n'a jeter.
juj Membre enregistré
Posté le: 12/03/2010 à 23h12 - (81726)
même en manque de Brave Murder Day, décidément, le subu c'est pas mon truc
moonsorrowfan Membre enregistré
Posté le: 13/03/2010 à 21h55 - (81739)
Excellent album qui tourne en boucle depuis 10 jours.
Les 2 premiers morceaux sont imparables.
Orphan Membre enregistré
Posté le: 17/03/2010 à 22h54 - (81846)
Par contre eux, depuis 10 ans ils continuent de faire tourner les CD de Septic Flesh
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Dès l'écoute des premiers morceaux on est frappé par l'accroissement du vocabulaire musical mis en œuvre dans les compositions, en particulier par le chant de Mikko Kotamäki dont les progrès techniques sont notables. Outre ses growls désespérés, le vocaliste déploie un chant clair magnifique qui sublime la douce mélancolie de ses textes et plus surprenant un chant black franchement agressif sur quelques accélérations significatives du rythme. Les diverses modulations du chant accompagnent des morceaux aux structures plus complexes qu'auparavant, majoritairement mid tempo là où le groupe avait assis sa renommée sur des bases nettement plus doom. Faut-il y voir un lien avec l'arrivée de Kai Hahto (Wintersun mais surtout Rotten Sound!) à la batterie? Exit donc ces longues plages épurées où quelques notes émergent du silence glacial, la nouvelle identité du groupe se rapproche plus des canons du doom/death des Katatonia et autres My Dying Bride. Du coup les mélodies sont largement mises en avant, la tonalité générale plus poétique et l'ambiance moins lourde que par le passé.
Pas d'affolement toutefois, si la production s'est éclaircie on reste bien sur les territoires crépusculaires du groupe mais pourvu d'une nouvelle grille de lecture. Le début de l'album nous en fournit même la clé avec le premier titre, « These woods breathe evil », référence directe à la black lodge de Twin Peaks. Là où les hiboux ne sont pas ce qu'ils semblent être, le morceau propose de glisser dans cette dimension onirique à l'orée des bois de Ghostwood afin de mieux vous perdre sur ses sentiers.
Malgré quelques morceaux moins mémorables par la suite, l'attention est maintenue jusqu'à la pièce maîtresse de l'album, « Lights on the lake (Horror pt. 3)», un titre gluant de noirceur porté par le dialogue entre le chant de Kotamäki et d'une certaine Aleah, tous deux campant les acteurs d'une tragédie au moins aussi lugubre que la trame du précédent EP. Notez à mi-course le furieux intervalle en tremolo -soulignant le désespoir du père- qui devrait ravir les amateurs de black et témoigne d'une certaine audace de la part du groupe.
La fin de l'album se poursuit crescendo jusqu'au majestueux « Weight of the dead » dont le dernier mouvement devrait en scotcher plus d'un à ses enceintes. Le principe même du doom porté à son meilleur niveau : la musique se purifie et s'alourdit progressivement jusqu'à l'excellence.
En attendant que Swallow The Sun continue sa course jusqu'à une lune plus gibbeuse ce disque risque fort de tourner régulièrement dans ma platine tant la richesse de son matériau prête aux rêveries les plus fantasques, jusqu'à la sur-interprétation s'il le faut. Un nouveau jalon dans la carrière jusque-là exemplaire d'un des meilleurs groupes de doom/death actuels.
Rédigé par : #Guillaume# | 16.5/20 | Nb de lectures : 13613