Ah là, là, cette scène death-metal. Ses codes visuels, son amour du gras et visqueux, sa proportion à jouer au ‘si tu dis, bah je dis non’ et ses éternels allers-retours stylistiques. Alors qu’en Angleterre et aux Etats-Unis la scène deathcore, avec ses coupes de cheveux bien-court-derrière-l’oreille-merci et ses productions cliniques, tente d’imposer SA vision du métal-de-la-mort, on assiste actuellement en Scandinavie à une sorte de contre-mouvement. Soit la résurgence d’un death old-school mal élevé et disgracieux où les atmosphères de caveau et le feeling comptent bien plus que le nombre de BPM abattu en une seconde par le batteur ou les pédales d’effet utilisées par les gratteux. Le mérite revient à Kaamos et Repugnant qui avaient lancé le mouvement il y a trois ans environ, juste avant de se faire hara-kiri juste après, histoire d’être bien ‘cultes’ jusqu’au bout. Et depuis, particulièrement en Suède, tout un tas de jeunes groupes - dont les membres en général sortent à peine du lycée ! – serrent très fort leurs petits poings tout en faisant ‘gwwwwwwaaaaaaargh !’ comme en 1989.

Prenez Swallowed par exemple, dont rien que les choix des dessins naïfs ou des titres (d’ailleurs cela existe vraiment le mot ‘Nauseation’ ?!) pour leurs deux démos dénotent le goût pour un style de death-metal sentant la naphtaline et les flyers en noir et blanc. D’ailleurs, histoire de marquer leurs territoires, chacune de ses démos se termine par une reprise aux références explicites, soit « Carnal Leftovers » de Nihilist (pre-Entombed) pour ‘Putrefaction’ et « In The Grip Of Winter » d’Autopsy pour ‘Epitaph Of Nauseation’. Même le son pourri, à peine meilleur que celui d’une bonne vieille répétition enregistré avec un radio-cassette comme dans le temps, renvoie à ces vertes années où Tonton avait encore des cheveux et une taille fine (oui, cela fait longtemps). Miam.

Alors si leur premier enregistrement d’octobre 2007 (soit trois titres) ne casse pas trois pattes à un canard zombie, les choses s’améliorent sur ‘Nauseation’ gravé en juillet dernier. Enfin disons qu’elles se précisent un chouia, le, pour l’instant, duo assumant là complètement sa passion pour les rythmes patauds et disgracieux et Chris Reifert et Autopsy. Notamment à travers le genre de décélérations bien morbides et de textes cyniquement gore qui donnait toute sa sève (purulente) à ‘Severed Survival’ ou ‘Mental Funeral’. Bon d’accord, à ce niveau-là, ce n’est plus une influence mais carrément un complexe d’Œdipe gros comme la tour Eiffel mais bon, entre ça et le ‘caca metal’ d’Avenged Sevenfold, hein…


Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 3/5 | Nb de lectures : 10495