Il y a deux ans, le combo norvégien Svarttjern avait créé une petite sensation avec son premier album Misanthropic Path of Madness. P'tain, un titre comme "Code Human", je ne m'en lasse pas. Les Norvégiens avaient démontré une envie d'en découdre et avaient dévoilé quelques bons riffs perdus, il est vrai, au milieu de compositions moins enthousiasmantes. Le genre de truc que nous sert Tsjuder sans même transpirer mais du TNBM qui envoie bien le pâté. Bref, c'était un premier album qui montrait du bon et après lequel on n'attendait plus qu'une confirmation. Une simple formalité administrative, signez là, en bas de la page siouplait. Svarttjern avait fait suffisamment son petit effet pour que le vocaliste HansFyrste soit récupéré par Ragnarok en remplacement de Hoest. Ça paraissait donc bien parti pour ces nouveaux cuistots du steak saignant.

Bon, ben, pliez les gaules. C'est fini tout ça. Après le TNBM du premier opus, Svarttjern nous sort une nouvelle production sous influence. Towards... aligne trop de défauts pour parvenir à emporter mon adhésion. Le son voulu lourd des grattes (finalement très diffus) est recouvert par une batterie en plastique. Là-dessus, surnage les vocaux arrachés de HansFyrste, qui sont peut-être le seul point vraiment positif de l'ensemble. Si quelques riffs épars pointent le bout de leurs notes, on reste globalement dans du fadasse. Les assauts thrash symptomatiques de la mouvance sont relégués au placard pour céder le terrain à des trémolos propices aux bâillements ou des gros accords plaqués fadasses. On s'emmerde sec, quand même.

Towards the Ultimate est simplement du sous-Ragnarok (groupe qui n'est déjà pas franchement de premier plan). La photocopie pousse même jusqu'à l'emprunt de la prod sourde et lisse de Collectors of the King. Cela en devient écœurant de manquer de personnalité à ce point-là. Comment peut-on aussi rapidement se vautrer dans des compos autant convenues? Du black juste bon à faire peur aux plus impressionnables, coincé entre des riffs mid-tempos qui n'ont rien dans le sac et des blasts auxquels personne ne croit. Le genre d'album dont on ne retient finalement rien. Aussi impressionnant que Passe-partout qui vous attaque avec un épluche-légumes. Même pas peur.



Rédigé par : Prince de Lu | 08,5/20 | Nb de lectures : 12713