SVARTSYN - Wrath Upon the Earth (Agonia/Season of Mist) - 19/04/2011 @ 10h19
J’ai bien cru qu’on allait avoir le droit au casse du siècle. Du genre ni vu, ni connu je t’embrouille et je poignarde dans le dos toute la concurrence. Il faut dire que Svartsyn n’a jamais fait figure de premier de la classe mais plutôt de fameuses sales gueules de série B qu’on voit depuis toujours et qu’on connaît forcément mais dont on n’arrive plus à se souvenir du nom. Le pillage de troncs de l’Eglise orthodoxe suédoise a manqué de peu de se transformer en véritable curée. Il faut bien avouer que cette dernière n’est pas forcément au mieux de sa forme et il n’est pas impossible qu’un messager de malheur nous annonce que Satan est mort et j’ai lu tous les livres, etc.
Il faut dire que depuis la déception du dernier Ondskapt, je n’attendais plus aussi fébrilement les évangiles à la gloire de l’ange déchu quand a débarqué le nouvel opus de ces éternels seconds couteaux de la scène suédoise. C’est donc avec l’enthousiasme caractéristique d’un avis de décès que je me lançais à l’assaut de ce courroux.

D’ailleurs, ça démarre comme il faut avec un instrumental Neo-Classique où une clarinette joue à l’envers un leitmotiv obsédant et où un orchestre martial dissone de manière dramatique. Mais ces zakouskis goûteux sont loin de nous préparer à ce qui va immédiatement débouler car je me suis fait surprendre comme une jeune vierge lors de sa nuit de noces. Ce qui fait d’abord sauter le goupillon, est cette batterie complètement folle alternant blasts et roulements dans tous les sens. On a l’impression que le batteur a fait un petit stage chez James Read. Ce n’est pas autant l’apocalypse que chez Axis mais il n’empêche qu’on y trouve la même touche cyclothymique dans cette rythmique sauvage.

Malgré l’atmosphère occulte rappelant un Funeral Mist, les riffs montrent aussi un goût prononcé de la rupture puisque ces derniers se montent à la fois mélodiques et dissonants tout en jouant les juxtapositions schizophrènes que ne renieraient pas Abigor. Vous rajoutez à cette folie déjà bien prononcée des vocaux graves et possédés ainsi qu’une prod nature mais de bon aloi et vous tenez un truc vraiment impressionnant au premier contact. C’est même assez accrocheur puisque les Suédois ne sont pas avares en variations mélodiques sombres voire épiques. En effet, "My Mountain" (le plus long titre) dévoile un pont en forme de crescendo prenant qui dans le contexte m’a pas mal rappelé ce que proposait Ruins sur leur album "Cauldron" car même si c’est dans une moindre mesure, le côté technique de la bête existe bel et bien.

Malheureusement, cette démence sombre et inspirée ne va pas dépasser le quatrième titre. Ils vont certes élargir leur cadre en proposant par exemple un morceau plus posé, plus lent, plus rampant mais l’urgence retombe. Certes, la rythmique va conserver sa psychose jusqu’au bout mais dans le même temps les riffs deviennent plus génériques, plus classiques et notre choc du début s’achemine vers un léger détachement voire une certaine indifférence. Attention, non pas que ces morceaux soient mauvais mais je les trouve vraiment un bon cran en dessous au niveau de l’inspiration. La peur et l’ambiance sont tout simplement retombées et malgré le plaisir que peut prendre l’auditeur, il a perdu l’implication viscérale que lui faisait miroiter ce démarrage en trombe.

Heureusement, nos Scandinaves se sont limités à 36 minutes de musique ainsi cette deuxième partie plus terne ne s’éternise pas dans vos oreilles. Non, ça passe extrêmement vite et on finit par avoir une plutôt bonne impression quand le silence se fait. Mieux, cette brièveté incite à appuyer sur la touche play ne serait-ce que pour réécouter ce fabuleux début et retrouver ce sentiment de vertige qui nous a cueillis en entrant dans ce déferlement de colère.

Résultat, le lapin il est bien emmerdé maintenant… Et oui, d’un côté j’enrage de ne pas avoir assisté au hold-up de l’année alors que ça se jouait à 15 petites minutes près. D’un autre, je suis obligé de concéder que ce court évangile tourne régulièrement dans la bouche de mon prêcheur électrique bien que ma vigilance s’effiloche une fois passé la première moitié. Du coup, je fais quoi moi… Ils auraient quand même pu faire l’effort de la réussir jusqu’au bout leur galette ! Merde alors !!!

http://www.myspace.com/svartsynband - 164 visite(s)

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Rédigé par : Dark Rabbit | 14,999/20 | Nb de lectures : 12684




Auteur
Commentaire
Justice
IP:87.91.68.9
Invité
Posté le: 19/04/2011 à 11h03 - (93165)
Clairement une déception...

grrr
Membre enregistré
Posté le: 19/04/2011 à 12h57 - (93173)
Pourtant « pyramids of deathlight» est en 6ème position sur l’album et fait partit des meilleurs titres avec ces mesures bizarres et ces rythmes chaotiques… Et même s’il ne révolutionne rien, l’originalité de ce disque se trouve dans une foule de petits détails qui pour moi font la différence. Cet album est un monstre !!!

Pezzini
IP:93.6.99.229
Invité
Posté le: 19/04/2011 à 17h59 - (93187)
très bon album!!

juj
Membre enregistré
Posté le: 19/04/2011 à 22h24 - (93194)
très chouette en effet



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