La Finlande, l'autre pays du fromage (2/3)

Poursuivons notre triptyque de chroniques au pays des mille lacs avec un autre projet de black atmo. Des svartkekchose, il y en a plein, jusqu'en France. Celui-ci signifie "Puissance Noire" ou "Force Noire", bien que cette seconde traduction fasse Power Rangers plus qu'autre chose. Les Rangers d'ailleurs, vous n'en aurez pas besoin. Nous partons pour un paysage plus mélancolique mais tout aussi intéressant.

Svartkraft est une énième entité de Tommi Kalliola, alias Narqath dans Wyrd, Azaghal, Hellkult ou feu Hin Onde, alias Godslayer N. Vassago dans Vultyr et Svartkraft. Bref, vous connaissez probablement un de ses projets, dont je ne m'amuserai pas à citer une liste exhaustive. Svartkraft a mis en boîte "Den Onda Pesten" en 2004 et est resté sagement dans son coin jusqu'à la sortie de "II – The Twilight Void" en mars 2007 chez l'Allemand Perish in Light. Je signale que l'opus a été mis en boîte à l'automne 2005 par Tommi Kalliola uniquement, ce qui veut peut-être dire qu'il va falloir s'armer de patience avant de voir le troisième chapitre dans les bacs. La bête, déjà intitulée "III - Lord of Vermin", est déjà enregistrée et Jani Loikas (Wyrd, Azaghal, Hin Onde, bassiste en live pour Yearning, etc) a rejoint le projet solo pour s'y occuper de la batterie.

Je n'avais pas accroché plus que ça à un "Den Onda Pesten" sous l'influence directe de Burzum. Sans que l'album soit mauvais, il était écorché et misanthropique à souhait, mais manquait d'élans vraiment dévastateurs et se détachait peu du matériau d'origine. En conservant les mêmes structures, "II – The Twilight Void" montre des élans plus guerriers et surtout met en avant des mélodies beaucoup plus séduisantes. Vous aurez compris que nous sommes dans le black lancinant, celui où les riffs s'étalent longuement jusqu'à hypnotiser l'auditeur (avec notamment une batterie particulièrement avare de patterns). Mais c'est au moment de faiblesse que Svartkraft place le break bien trouvé et rebondit sur un thème différent de celui qu'il assène depuis une bonne tripotée de mesures. Entre des morceaux dynamiques ("Dweller of the Twilight Void", "The Lurker") ou des moments plus mid tempo ("Hours of Ruin carved in Flesh", "Across the Nightmare Seas"), toujours avec des mélodies dont Tommi Kalliola a le secret, les six titres de ce second opus n'en sont pas moins marqués par une haine farouche. Force noire, qu'on disait tout à l'heure.

Avec une mise en place impeccable et un son un tantinet old school, cette sortie de Svartkraft s'avère une bonne surprise. Il ne reste plus qu'à vous laisser porter par la boucle lancinante des 36 minutes de l'opus et vous laisser aller au headbang la tête dans les enceintes. The future is deaaadddd, the past forgootteennnnn…


Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 10203