Les Finlandais sont des gens décidément étranges. Après avoir passé une heure dans un sauna au milieu de leurs compatriotes presque nus, ils se jettent dans des étendues d'eau glacée, geste dont la simple pensée me rétracte les parties. Cette beauferie profonde me permet de faire une transition presque parfaite avec la dernière production de Svartkraft qui a tout de la douche froide, après un II - The Twilight Void plutôt engageant (si, si, je maintiens mon avis très positif sur cet album).

Tout ce qui faisait le charme de II - The Twilight Void à mes oreilles a pour ainsi dire disparu. J'aimais bien les thèmes mélodiques portés en fin de riffs lancinants, hé bien exit ces jolies notes pour ne laisser que les rythmiques. Elles sont d'ailleurs quasi identiques au précédent opus, comme en témoigne l'ouverture de l'album. Exit la pose d'atmosphères mélancoliques par la répétition. Svartkraft a évolué pour adopter un style plus torturé, et là ça coince.

Gardons à l'esprit que les sessions d'enregistrement de II - The Twilight Void sorti l'année dernière dataient en fait de 2005. Dans l'intervalle, Tomi Kalliola semble avoir atteint les limites de sa créativité. Peut-être trop de projets menés de front, peut-être trop de temps passé sur les mêmes thèmes. III - Lord of Vermin s'avère vide de riffs et d'ambiances, ressassant la même rengaine. En gardant le son du précédent effort mais en dégageant les mélodies, le duo ne propose finalement que 50 minutes d'ennui.

Et que dire du chant clair sur cet album. Que c'est moche. Tout le monde ne peut pas se permettre un chant clair style "je suis désabusé" sans que cela ne sonne horriblement. Ben là, banco. Et que dire des affreux accords de "Vermis Hysteria". C'est bien de vouloir dissoner, mais en restant raisonnable.

Je le répète, j'apprécie beaucoup II - The Twilight Void, contre vents et marées. Donc si vous ne l'avez pas aimé, ce n'est même pas la peine d'essayer ce nouvel album. Beurk.


Rédigé par : Prince de Lu | 08/20 | Nb de lectures : 10293