Ce nouvel album de SVARTFELL est le troisième opus depuis la creation de l’entité en 2002 par Valhgarm. Ce one-man band français est passé de Drakkar Prod. chez qui était sorti le précédent album pour aller sur la structure underground Hass Weg Productions.

Comme l’explique Valhgarm dans le dossier de presse envoyé avec l’album, "Apocryphe Apocalypse" est un concept-album basé sur les écrits apocryphes, l’Apocalypse, les récits à l’origine des religions, le tout enrobé du savoir occulte des templiers. Un peu fouillis pour un concept album, même si ça a le mérite de se tenir et de susciter la curiosité. La musique servant le concept est elle somme toute classique : du raw black metal des familles, belliqueux et old-school. La production est rugueuse et minimaliste. La guitare sonne comme une scie-sauteuse Bosch (c’est bien), et miracle, on arrive à distinguer plus ou moins tous les éléments de la batterie. Personnellement, ce son crade et raw, « harsh » comme diraient les Rosbifs, ne me dérange pas le moins du monde et je la trouve adaptée à la musique, elle-même minimaliste, rentre-dedans et efficace.

Huit titres composent ce troisième album. Comme je le disais, SVARTFELL évolue dans un BM basique et efficace. Les riffs sont tranchants, les mélodies ont pour but de déclencher des headbangs. Le tempo est globalement rapide, pour agresser l’auditeur de son black metal. Mais il n’oublie pas les traditionnels passages mid-tempo plus efficaces. Malheureusement, ces passages sonnent un peu vides, le manque de basse (en tout cas dans le mix) se faisant sentir à ce moment. Les passages rapides sont eux compensés par la batterie et les riffs en trémolo qui remplissent correctement l’espace sonore. Ancré dans les années 90, le black metal de SVARTFELL fait penser aux classiques norvégiens ou finlandais de l’époque, sans pour autant se démarquer réellement. Au contraire, l’usage du chant en français sur certains titres permet d’affirmer l’originalité locale.

Au final, les 40 minutes d’"Apocryphe Apocalypse" passent sans encombre et même avec un certain plaisir, malgré quelques passages plus faibles. D’un classicisme sans faille, SVARTFELL n’invente pas le black metal, n’innove pas d’un iota, mais récite avec talent sa leçon. Si ce n’est pas assez pour faire de cet album un incontournable de l’année, c’est par contre largement suffisant pour satisfaire une soif de black metal underground, raw et ravageur. A réserver aux fans du genre donc, mais eux sauront apprécier à sa juste valeur cet album.


Rédigé par : Skay | 13/20 | Nb de lectures : 13174