Maintenant qu'il y a prescription, je peux avouer que j'ai une certaine affection pour ce second couteau éternel du black norvégien qu'est Svartahrid. Le côté acéré des deux premiers albums du groupe, Forthcoming Storm et As the Sunrise Flickers, m'a toujours parlé. Et à l'écoute de ces opus, je me transforme en vieux con nostalgique des années 90.

Imaginez donc mon œil humide de bonheur à l'annonce d'un nouvel album du combo l'année dernière. Mais en fait de nouvel album, Soulseller a simplement édité Sadness and Wrath, enregistré entre 2002 et 2003 et qui trainait dans les cartons du groupe, faute d'une maison de disque à l'époque de sa mise en boîte. Hé oui, il y a eu une période de disette où les labels ne sortaient plus n'importe qui sous prétexte qu'il est Norvégien. Mais n'oublions pas que ces mêmes labels en avaient bien profité dans les années 90. Svartahrid avait alors sorti ses deux albums chez Napalm, dont vous connaissez, par exemple, l'amour pour le folk/pagan depuis quelques années. Trêve de médisance, revenons à nos moutons...

Après un Sadness and Wrath tout à fait honnête, c'est bien Malicious Pride qui marque le réel retour à l'ouvrage de Svartahrid. Et mon œil n'a pas fini d'être humide de bonheur, car ce quatrième album est un hommage aux temps jadis, comme on n'en entend plus. Svartahrid se pose en défenseur des traditions scandinaves et propose un black à l'ancienne, avec les thèmes mélodiques d'antan, avec des rythmiques rapides sur des blasts à l'ancienne, avec un peu de chant en norvégien. Et n'est-il pas merveilleux de voir qu'ils se sont rendus au légendaire Akkerhagen Lydstudio pour mitonner leur nouvel opus. Aaah, les braves gens.

Fier soldat d'une armée aujourd'hui presque disparue, Svartahrid prône des valeurs qui ne pourront plonger que les nostalgiques dans la contemplation. Il est certain que le groupe n'invente rien, n'innove absolument pas (ou alors en marche arrière). Mais Malicious Pride est un album qui comporte son lot de bons riffs, même s'ils sont parfois éparpillés dans des riffs déjà entendus. Je garde toute entière mon affection pour ce groupe, qui continue de pagayer tout seul dans son coin, alors que d'autres ont suivi le sens du vent.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 10943