Depuis leur retour de la tombe, on peut dire que les Norvégiens de Svartahrid ne chôment pas. Sortie de l'album inédit de 2002 Sadness and Wrath en 2007, puis nouvel album intitulé Malicious Pride en 2008, tous deux chez Soulseller. Voilà cette année que le cinquième opus de la formation pointe son nez dans les étals. Seul changement notable dans le line-up, le bassiste Nidgrim a quitté le navire après l'enregistrement, laissant le très instable poste de bassiste vacant.

Fiers guerriers hérétiques, gardiens d'un black norvégien d'un autre temps, Svartahrid n'en est pas moins un honnête second couteau qui saura se planter adroitement entre les omoplates un soir de nouvelle lune. Si je suis le premier à reconnaître que le groupe n'est pas original pour un sou et qu'il ne deviendra jamais la tendance du moment sur la toile, je suis assez sensible à leurs thèmes qui m'évoquent de plus vertes années, quand je n'en avais rien à taper de l'avantage fiscal lié à la rémunération par un contribuable d'un salarié rendant des services définis à l'article D. 7321-1 du code du travail.

Sadness and Wrath et Malicious Pride m'ont donc personnellement convaincu, me donnant envie de mettre la godasse sur la table basse du salon et de secouer la bière en l'honneur des fréquences qui sortaient des enceintes. Rien de transcendant, mais deux bons albums avec des mélodies prenantes, voire recelant quelques riffs bien saignants et des passages plus épiques prenants comme du Hades. Hell yeah! Sa mère la pute, Ex Inferi ça va être le nouveau son du TER TER!

Sauf que ce nouvel opus ne m'a pas emballé du tout. OK, c'est du Svartahrid, avec toujours cette sensation étrange de voyager dans le temps et de fouler l'humus d'une forêt norvégienne sous la pluie d'automne. Mais le groupe recycle ici ses moins bons riffs, pour proposer un opus quasi transparent. Limite, c'est peut-être là le vrai tour de force de cet album. Si on retire le refrain de "March with Us" et le plus rampant "Bastard Child", il ne reste rien à garder dans des compos qui volètent de riffs en riffs sans parvenir à poser d'atmosphères. Merdum! Je suis le premier déçu, mais là c'est raté. Ca ressemble à Malicious Pride, ça a un arrière-goût de Malicious Pride, mais c'est du Norwegian Dry.


Rédigé par : Prince de Lu | 11/20 | Nb de lectures : 12870