S'il est des groupes qui se tripotent les méninges pour pondre une musique originalement alambiquée drapée d'un "concept" traitant des questions sinusoïdales de l'anachorète hypochondriaque, d'autres, au contraire, officient dans le rustique... le bourru traditionnel estampillé pur produit du terroir. Chacun y trouve son compte. Avec un tel blase, vous aurez pigé que SURGICAL DISSECTION appartient à la seconde catégorie et démoule sa cinquième rondelle. 100% Death. Sans fioriture. Du Death tout court qui ne cherche pas midi à quatorze heures ni à savoir si Baudelaire portait des slips ou des caleçons...
Bourrin = content.

SURGICAL DISSECTION vient tout droit de Slovaquie et s'adonne à une musique faite de blasts, de gruicks et des riffs acides imprégnés de la scène Eurodeath Underground de la fin des années 90. En partant à l'assaut de "Disgust", on songe irrémédiablement à tous les groupes qui ont garni les bacs à distros de cette époque. Même l'artwork très sobre (et plutôt moche) nous ramène 10-15 ans en arrière.
Les neuf titres partagent beaucoup de points communs avec le FLESHLESS de "Grindgod"/"Nice To Eat You" ou le PERVERSTIST de "Necrophilharmony". Rien de spectaculaire, ça bourre agréablement sans être original ou singulièrement remarquable. Les nombreux passages inspirés de HOUWITSER confèrent à l'ensemble de "Disgust" une aura assez lourde, empesée voire gluante mais cette impression est toujours pondérée par un je-ne-sais-quoi de "marrant", un truc jubilatoire qui me porte à dire que SURGICAL DISSECTION est une sorte de proche cousin de HARMONY DIES.

Un sympathique album de Death qui n'a qu'une seule prétention: envoyer la purée. Ca pète sans se soucier de savoir d'où vient le vent. Classique, efficace, direct, une prod' correcte qui fait la part belle à la batterie et aux vocaux grognons qui flottent quelque part entre DxFx et CONTRASTIC.

Non, on ne peut décemment pas cracher sur ce disque tant il est de bonne facture, mais bon... pas de quoi se relever la nuit!


Rédigé par : Cobra Commander | 13.5/20 | Nb de lectures : 10512