"Les groupes de punk sont plus souvent proches de l'énergie du metal que les metalleux sont proches de l'énergie des punks."

The Unseen

J'adore cette phrase. Comment différencier le bon Hard Rock du mauvais hard rock chers Vseuses et Vseurs ? Mais si je cite cette phrase en début de chro, c'est parce que je trouve qu'elle a un écho particulier qui colle bien à ce jeune combo furieux dont nous allons parler aujourd'hui.
Quand j'ai vu la pochette de l'album éponyme de "Suppose it's War", j'ai tout de suite pensé à Municipal Waste.
Ce type de pensées amène bien sûr un certain nombre d'a priori accompagné d'un joli lot de représentations diverses.
Qui dit Municipal Waste dit Revival Thrash Old School et donc guerre à tous les niveaux et bons moments en perceptives.
Mais Suppose It's War ne peut être limité à cette étiquette car j'ai du mal après écoute de leur album à dire que c'est du Thrash. Certes, il y a des rythmiques moissonneuses-batteuses, des vocaux hargneux, de la mélodie, des mosh parts et une envie évidente de faire mal sur le dance floor.
Mais là où le groupe est particulier, c'est que si l'on devait y coller une étiquette cela serait un "Punk Thrash band" et pas un "Thrash Metal Band".
Et c'est donc là que la phrase des Unseen prend du sens puisque le groupe joue un thrash hargneux, simple, virulent et méchant. Le groupe a déjà une bonne réputation scénique et je ne doute pas qu'ils ont dû déclencher de nombreux pogos dans le public (ceux où on s'envoie des “Chiffranasses“ et où on se prend des déblayages et des rafuts dans la gueule).
Au niveau des rafuts, je suppose que la guerre doit le plus souvent avoir lieu sur "Escape" (dont le riff ressemble presque à "Always on the run" de Lenny Kravitz !!) et sur "We won't back down" (morceau au refrain très hardcore et où les guitares jouent tout en coups de médiator vers le bas… des vrais ces mecs).
"Kill in silence" fait aussi bien plaisir avec son énergie communicative et on ne peut qu'avoir l'envie de cracher dans la purée de son son voisin de table à la cantine en écoutant "Spit".
Eh oui, ça sent bon l’esprit alternatif ici et personne ne se fait prier pour remonter les brettelles de son compagnon d’infortune quand on le croise dans le mosh pit.
Les lyrics sont des propos vindicatifs et belliqueux qui montrent que comme pour la musique "Suppose it's war" n'a pas l'intention de conter fleurette à qui que ce soit.
Vous avez donc compris, Suppose It's War a une crête métallique dans son cœur... et comme ils sont généreux, ils aiment tout donner à leur public (mais uniquement par le biais de leurs Kalachnikovs).
Alors bien évidemment, et bien que les solos et les riffs soient plutôt bons, on ne retrouvera pas ici de duels guitaristiques hyper techniques ni de mises en places complexes… l’esprit punk se marie rarement avec l’over technique (et quand c’est le cas c’est à éviter à tout prix).
La vélocité n'est ici jamais sacrifiée sur l'autel de la démonstration au détriment de l'efficacité. Faut se tenir prêt parce que dès que le groupe enclenche le turbo, ils foncent comme des mules et gare à vous si vous vous trouvez sur leur chemin.
La prod est loin d'être parfaite mais cela colle parfaitement au groupe et à l'esprit qui se dégage du combo. Le côté punk ne gène en aucune manière la musicalité du groupe et tout tourne nickel. Le groupe a aussi quelques vibes qui traînent leurs guêtres du coté de NY et à plusieurs moments on pense aux Cro Mags et surtout à Poison Idea (sans toutefois la pertinence et l’efficacité de ces derniers).
Le petit bémol vient d'un certain classicisme au niveau des riffs et des mélodies qui sont composés par le groupe.
Heureusement, les gaziers sont sauvés par leur énergie et leur foi en la distorsion. Un premier album de 11 titres qui sent autant la testostérone et qui donne au revival un goût de première fois, ça ne se refuse pas, ça se déguste.
"Suppose it's war" donc... en tout cas sur ce premier album, la guerre n'est en aucun cas une supposition…(de toute façon la spécialité de la Bretagne c’est les crêpes et ils en font ce qu’ils veulent tant qu’ils les balancent dans la gueule).


Rédigé par : pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 12153