On ne pourra pas reprocher au combo français Supplicium de faire les choses dans l'ordre. La démo Black Punishment and Apocalypse en 2006, le MCD/tape Atrae Poenae en 2008 chez Satanic Propaganda, puis le premier album en 2010 chez Those Opposed. Les précédents efforts ayant un fort goût de revenez-y, j'ai cédé comme d'autres à l'acquisition de cette première galette. Mais voilà, je n'ai pas eu la kikirection espérée et j'ai laissé cet album de côté pour me consacrer à d'autres plus salaces... jusqu'à ce que Those Opposed force le destin. Donc, on est reparti pour quelques tours de roue en compagnie du trio grenoblois... Enfin, trio, je me comprends, Supplicium comptant dans ses rangs deux zicos de session (dont un bassiste triplement récidiviste, le maudit) et un certain Urgarr-oth comme chef d'orchestre.
La main qui tient le pinceau restant la même, la formule ne change pas dans un black du terroir qui lorgne grandement du côté norvégien. Les blasts sont fougueux et les trémolos nombreux dans des assauts qui font la part belle aux mélodies. La brutalité n'est pas en reste, avec quelques parties plus death (le rentre-dedans "Limbus Puerorum" où Supplicium abandonne la double croche l'espace d'un pont écrasant). La gangue sonore un peu étouffée pourra rappeler des productions Necromorbus, notamment le premier Ondskapt. La rudesse de certaines parties m'a également évoqué les premiers Deathspell Omega. Le tout est emballé de hurlements hérétiques et de latinismes distingués. Que demande de plus le peuple ?
Peut-être le petit grain de folie qui distinguerait Supplicium de la masse des formations nostalgiques. Pour être clair, j'ai acheté cet album en même temps que le Nibiru de Caïnan Dawn et les deux m'ont laissé la même impression de "bien" mais finalement de "trop peu". Pas en quantité, avec ici des morceaux qui dépassent allègement les dix minutes, mais une qualité qui ne m'interpelle pas. Avec la pléthore de disques qui inonde les pages des distros (aujourd'hui, on n'est même plus limité par la taille des bacs des disquaires), difficile de ne pas être aisément rassasié de décibels. Et cela handicape directement les producteurs d'un art noir et intègre qui se détache trop peu de la tradition sans apporter la vibration la plus noire. Cela n'enlève aucune qualité à Supplicium qui sera probablement adoré par une poignée et qui a certainement été apprécié pendant cinq minutes par une horde en attente de ses prochains téléchargements.
Après Caïnan Dawn, j'ai la sensation de faire un bis repetita sur cette nouvelle sortie Those Opposed : un album que j'attendais sereinement et devant lequel j'ai du mal à m'extasier. Certes, c'est bien fichu mais il manque la petite étincelle. Le groupe reste dans le traditionnel sans le feeling noir que peuvent déceler certaines grandes œuvres. Un bon album, mais qui ne me fait pas totalement décoller.
Même analyse. Un album sympa, acheté en même temps que le AORLHAC et le SUNHOPFER et qui ne tient pas la comparaison avec ces derniers.
Bien mais sans plus, sans le petit quelque chose qui le sortirait de la masse commune finalement.
Diboli Membre enregistré
Posté le: 15/03/2012 à 12h54 - (101020)
Bon album pour ma part, il fait son effet.
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 15/03/2012 à 13h28 - (101021)
Certes classique, mais j'apprécie vraiment les riffs. Il a pas mal tourné à la sortie. Assez addictif en définitive.
Nikta IP:90.41.70.185 Invité
Posté le: 15/03/2012 à 22h28 - (101030)
Idem que Raziel, acheté avec Aorlhac et Sunhopfer qui sont des tueries. Moi je l'aime beaucoup cet album, de bonnes ambiances et des riffs bien malsains. J'attends la suite avec impatience.
Saenko Membre enregistré
Posté le: 18/03/2012 à 04h14 - (101102)
J'ai pris une belle claque lors de sa découverte.. Il faut que je me penche sur le reste..
Kaïn Membre enregistré
Posté le: 07/12/2012 à 22h17 - (105012)
Moi, ce groupe m'a complètement submergé, écrasé, harassé, et étranglé avec son Magna Atra Missa.
Cet album est juste terrifiant : 8 titres, 2 intros, et deux tueries ( Saltation mortis, classique mais bien brutale, et le chaotique Darkest Apocalypse ) et il déchaine les ténèbres. Ce n'est pas un black, mais LE Black.
Et ayant écouté Sunhopfer, je trouve que les deux groyupes n'ont clairement rien à voir : si l'auteur de "Nos Sombres Chapelles" (très moyenâgeux, certes) a choisi le camp de Peste Noire, Supplicium rassemble les tendances (épique, sombre, féroce et mélodique) et rend hommage brillamment aux années 1990 sans être du plagiat ridicule et inutile.
Rien à jeter, un grand nom avec Blakulla et Christicide.
K.
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La main qui tient le pinceau restant la même, la formule ne change pas dans un black du terroir qui lorgne grandement du côté norvégien. Les blasts sont fougueux et les trémolos nombreux dans des assauts qui font la part belle aux mélodies. La brutalité n'est pas en reste, avec quelques parties plus death (le rentre-dedans "Limbus Puerorum" où Supplicium abandonne la double croche l'espace d'un pont écrasant). La gangue sonore un peu étouffée pourra rappeler des productions Necromorbus, notamment le premier Ondskapt. La rudesse de certaines parties m'a également évoqué les premiers Deathspell Omega. Le tout est emballé de hurlements hérétiques et de latinismes distingués. Que demande de plus le peuple ?
Peut-être le petit grain de folie qui distinguerait Supplicium de la masse des formations nostalgiques. Pour être clair, j'ai acheté cet album en même temps que le Nibiru de Caïnan Dawn et les deux m'ont laissé la même impression de "bien" mais finalement de "trop peu". Pas en quantité, avec ici des morceaux qui dépassent allègement les dix minutes, mais une qualité qui ne m'interpelle pas. Avec la pléthore de disques qui inonde les pages des distros (aujourd'hui, on n'est même plus limité par la taille des bacs des disquaires), difficile de ne pas être aisément rassasié de décibels. Et cela handicape directement les producteurs d'un art noir et intègre qui se détache trop peu de la tradition sans apporter la vibration la plus noire. Cela n'enlève aucune qualité à Supplicium qui sera probablement adoré par une poignée et qui a certainement été apprécié pendant cinq minutes par une horde en attente de ses prochains téléchargements.
Après Caïnan Dawn, j'ai la sensation de faire un bis repetita sur cette nouvelle sortie Those Opposed : un album que j'attendais sereinement et devant lequel j'ai du mal à m'extasier. Certes, c'est bien fichu mais il manque la petite étincelle. Le groupe reste dans le traditionnel sans le feeling noir que peuvent déceler certaines grandes œuvres. Un bon album, mais qui ne me fait pas totalement décoller.
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Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 12761