Beaucoup comparent actuellement le label français Basement Apes Records à son homologue ricain Hydrahead Recordings. Il faut dire que - comme le label mené par une main de fer par Aaron Turner - Basement Apes tend à imposer le respect. Car c'est un label qui se bouge le c***. Il le montre explicitement en allant dénicher aux quatre coins d'Europe des groupes à part, dont le style est à la croisée du Post-Hardcore, de la Noise, du Post-Rock et de manière plus large du Rock expérimental. On connaissait déjà SUPERSTATIC REVOLUTION, dont la réputation n'a fait que grandir ces derniers temps! Ce disque est surtout l'occasion de découvrir les espagnols de PUPILLE, dont le genre se rapproche bien plus de l'expérimental et du Post-Rock que SUPERSTATIC REVOLUTION.

SUPERSTATIC REVOLUTION ouvre les festivités en proposant ici cinq nouveaux titres rentre-dedans, assez progressifs et bien réussis. Les titres misent sur la répétitivité des riffs et le tout est suffisamment énergique pour nous tenir en haleine de manière continue. Le titre d'ouverture est d'ailleurs un excellent morceau combinant tous les éléments qui font la gloire de SUPERSTATIC REVOLUTION. Sans réelle surprise, les cinq compositions du combo s'enchainent effectivement pour notre plus grand plaisir. Et pas besoin d'être dédié à la cause SUPERSTATIC REVOLUTION pour en apprécier toutes les qualités!

Je vous l'ai dit précédemment, ce Split est surtout pour moi l'occasion de découvrir PUPILLE. Evoluant dans un style moins brutal, PUPILLE fait la part belle aux mélodies que l'on a pu entendre chez MOGWAI, SIGUR ROSS ou encore GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR. Le chant se fait rare ici, au point que l'on a parfois l'impression que PUPILLE serait plus à l'aise avec un style 100% instrumental. Les arpèges de guitares se mêlent parfaitement ici à cette basse au son distordu qui n'en reste pas moins mélodique et suffisamment groovy pour nous enivrer tout au long de ces quatre plages. La preuve est faite en tous les cas avec PUPILLE que rien ne sert d'etre techniquement imparable pour offrir des compositions pleines de feelings! La simplicité vraie paye le plus souvent, surtout dans un style tel que celui-ci. PUPILLE reste appréciable jusqu'au bout! Même si la dernière plage «La Muerte, Como Siempre, Improvisando» nous offre un divertissement d'un autre genre. Basée sur des boucles électroniques répétées et sur une mélodie de clavier particulièrement prenante, ce dernier morceau de choix n'est pas sans me rappeler certaines improvisations Jazzy issues des Seventies. Est-ce une tentative unique de la part de PUPILLE ou est-ce un prélude aux enregistrements à venir ? L'avenir nous le dira.


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 12717