SUPERSONIC BLUES MACHINE - West Of Flushing South Of Frisco (Mascot) - 25/04/2016 @ 07h17
Le Blues américain est loin d’être mort et heureusement, car avec la disparition de B.B King c’est un pan entier de l’histoire du genre qui est parti mais qui a heureusement toujours ses fans, ses adeptes et ses musiciens qui veulent perpétuer l’héritage originel laissé par ses créateurs. Parmi ceux-ci on trouve le bassiste italien Fabrizio Grossi (qui est aussi producteur et ingénieur pour notamment Joe Bonamassa, Zakk Wylde, Alice Cooper et plein d’autres) qui avait envie depuis longtemps de lancer un power-trio à l’ancienne et dont le projet a été rendu possible suite à sa rencontre en 2012 avec le guitariste/chanteur Lance Lopez, et avant que le batteur Kenny Aronoff ne vienne compléter la formation quelques temps plus tard. Entre les noms prestigieux pour lesquels ont bossé le premier, et ceux avec qui il a joué pour le dernier (on l’a vu derrière les fûts pour John Fogerty, Eric Clapton, John Mellencamp et énormément d’autres artistes de tous styles confondus) il est du coup normal avec des CV pareil de retrouver autant d’invités sur le disque, car outre la voix de Billy Gibbons il y a également Warren Haynes, Eric Gales, Robben Ford, Chris Duarte ou encore Walter Trout qui viennent soit s’installer derrière le micro ou bien poser quelques notes guitaristiques.

D’ailleurs cette multitude d’influences se ressent tout au long de l’écoute, car durant près d’une heure on passe du blues/rock pur et dur à la Soul, tout en faisant le grand-écart entre le rock sudiste et un peu de folk, tout cela permettant à l’ensemble de gagner en densité et en accroche, mais sans jamais rien réinventer car les gars sont de la vieille école et privilégient l’ambiance des 70’s et le son des grands espaces des 80’s. Du coup au niveau de la production on reste dans le classicisme puisque tout est en parfait équilibre et donnant l’impression que le disque a été enregistré dans les conditions du live et c’est finalement ce qui convient le mieux tant les compos lui rendent justice.

Celles-ci vont pour la plupart à l’essentiel, ne s’éternisant pas indéfiniment et préférant condenser leurs propos au maximum afin de mieux l’exprimer et d’en garder leur substance principale, à savoir le feeling et le plaisir, car une des forces de cet ensemble est que le trio et ses invités ne veulent pas se tirer la bourre mutuellement afin de la jouer personnel, ces derniers en font également autant que le groupe en lui-même et cela donne une vraie sensation d’authenticité salutaire, car on voit qu’ils veulent se faire plaisir et faire briller le nom de SUPERSONIC BLUES MACHINE au plus haut, sans que ceux-ci ne prennent trop d’ampleur et fassent oublier le collectif. Cela saute aux yeux avec « I Ain’t Fallin’ Again » où les trois compères nous la jouent ultra-classique et très américain sur un tempo binaire adapté et où la guitare et le chant semblent s’être inspirés des derniers albums de Jonny Lang, tout en gardant la qualité technique du blondinet surdoué. On peut dire la même chose de « Watchagonnado » qui sous ses airs très simples se révèle avoir un groove imparable et inspiré. Au milieu de tout cela comment ne pas résister au superbe « Nightmares And Dreams » très calme et planant et où durant cinq minutes l’apport d’Eric Gales se fait vraiment entendre, et même chose pour l’excellent « Can’t Take It No More » à l’ambiance western/country assumée (harmonica, rythme lent et quelques chœurs féminins) qui montre une très grande subtilité et surtout un combo particulièrement inspiré.

Autant dire que ce premier album est une réussite totale, même s’il ne figurera jamais au panthéon du genre et que certains passages sont légèrement en dessous du reste (l’ensemble aurait pu être un peu raccourci), il n’en reste pas moins que ce dernier est une franche réussite (mais en même temps quand on voit le niveau et l’expérience de chacun de ses membres et de ses invités il n’y avait pas de quoi être franchement inquiet) qui passera sans soucis l’épreuve du temps et des nombreuses (ré)écoutes, tout en se savourant avec le même plaisir.




Rédigé par : GabinEastwood | 15/20 | Nb de lectures : 6875




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